Quelles compétences, pour quelle profession ?
Les professions qui suivent sont classées par ordre alphabétique. Pour chacune sont précisées : la formation qui permet de l’exercer, les compétences.
Assistant de service social
L’assistant ou l’assistante de service social a une formation théorique et pratique de 3 ans après le bac, sanctionnée par un diplôme d’État.
Il ou elle aide la personne qui connait des difficultés sociales à retrouver son autonomie et facilite son insertion. Il ou elle renseigne la personne sur les mesures dont elle peut bénéficier concernant ses droits, son logement, son travail ou ses ressources financières ; l’aide à accomplir les démarches ; fait le lien entre la personne, les professionnels de la psychiatrie qui la suivent et les différents organismes impliqués, par exemple un établissement scolaire, un organisme de formation, un foyer, une mission locale d’aide à l’emploi ou un office HLM. Il ou elle peut aussi intervenir pour une famille ou un groupe de personnes.
Art thérapeute
Art thérapeute n’est pas une profession de santé et il n’existe pas de diplôme obligatoire pour l’exercer. Cependant l’art thérapeute peut avoir obtenu un Certificat officiel d’art-thérapeute enregistré au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP). Les formations figurant dans ce Répertoire répondent à des critères de qualité définis par l’Etat. Il ou elle peut aussi avoir suivi, en formation continue, un diplôme d’université (DU) en art thérapie d’une durée de 1 an, ou avoir obtenu un master dans ce domaine.
Il ou elle utilise des disciplines artistiques comme le dessin, la musique, la sculpture, la danse, le chant ou le théâtre, dans un but thérapeutique. Sa pratique artistique personnelle lui permet d’encourager les capacités créatrices de la personne. L’art thérapie s’exerce généralement sous l’autorité d’une ou un médecin ou au sein d’une structure de soins.
Cadre de santé
Le ou la cadre de santé a d’abord suivi une formation dans une profession paramédicale de 3 années après le bac, sanctionnée par un diplôme d’État. Il s’agit par exemple d’un diplôme d’infirmier ou de psychomotricien. Par la suite, il ou elle a suivi une formation de cadre de santé et validé ce nouveau diplôme.
Dans un service de psychiatrie, il ou elle encadre une équipe de soins ; gère le personnel, organise les plannings, coordonne et planifie les soins. Son rôle est de chercher les réponses adaptées aux besoins des personnes accueillies et de leur entourage.
Case manager, ou coordinateur de parcours
La ou le case manager est d’abord un professionnel de santé (par exemple une infirmière) ou un professionnel du médico-social (par exemple un assistant social). Ce nom désigne une fonction, et non un métier. Il existe un diplôme d’université (DU) en 1 an de case management à l’université de Tours, un autre de case management en santé mentale et neurodéveloppement à l’université Lyon 1.
Le case manager coordonne le parcours d’une personne suivie pour un trouble psychique. Il est son référent tout au long du processus de rétablissement qui doit lui permettre de mener une vie satisfaisante. Son rôle est de lui apporter un soutien personnalisé, de faire le lien entre les différents intervenants ainsi qu’avec les proches.
Diététicien
La ou le diététicien a suivi 2 années de formation théorique et pratique après le bac, sanctionnées par un diplôme d’Etat, le Brevet de technicien supérieur (BTS) diététique. Il peut aussi avoir suivi 3 années de formation après le bac en Institut universitaire de technologie (IUT), sanctionnées par un autre diplôme d’Etat, le Bachelor universitaire de technologie (BUT) génie biologique parcours diététique et nutrition.
Le diététicien est un professionnel paramédical. Il conseille la personne sur son alimentation en fonction de ses besoins et de ses habitudes. Son rôle est particulièrement important si la personne prend des médicaments psychotropes susceptibles d’entraîner une prise de poids, ainsi qu’en cas de trouble des comportements alimentaires (TCA). Il peut exercer à l’hôpital, en cabinet libéral ou les deux.
Éducateur de jeunes enfants
L’éducateur ou l’éducatrice de jeunes enfants a suivi une formation théorique et pratique de 3 ans après le bac, sanctionnée par un diplôme d’État.
En service de psychiatrie pour enfants (ou pédopsychiatrie), il ou elle stimule les capacités intellectuelles, affectives et artistiques du jeune enfant. En créant un environnement riche et varié, il ou elle contribue à son éveil, son autonomisation et ses apprentissages.
Éducateur spécialisé
L’éducateur spécialisé ou l’éducatrice spécialisée a suivi une formation théorique et pratique de 3 ans après le bac, sanctionnée par un diplôme d’État.
Il ou elle conseille et accompagne la personne (ou un groupe de personnes) dans ses activités au quotidien pour l’aider à devenir autonome et à trouver sa place dans la société. Il peut avoir un rôle de médiation entre la personne et sa famille ou son tuteur, ou bien entre la personne et des partenaires extérieurs comme un organisme de formation ou une mission locale d’aide à l’emploi.
Ergothérapeute
L’ergothérapeute a suivi 3 années d’études théoriques et pratiques après le bac, sanctionnées par un diplôme d’État.
L’ergothérapeute est un professionnel paramédical exerçant en équipe de soins et sur prescription d’un médecin. Certains ergothérapeutes choisissent de travailler auprès de personnes avec un handicap psychique, tandis que d’autres font de la rééducation auprès de personnes ayant un handicap physique. En psychiatrie, l’ergothérapeute aide la personne à acquérir ou récupérer la plus grande autonomie possible dans son quotidien, mais aussi dans sa vie sociale ou professionnelle. Pour cela, il ou elle peut proposer des activités manuelles ou artistiques, qui donnent l’occasion de voir quelles situations mettent la personne en difficulté et ainsi, de la guider.
Il ou elle peut se déplacer au domicile pour observer les obstacles rencontrés par la personne et trouver avec elle des stratégies pour les surmonter. Par exemple, repérer ensemble où se trouve l’arrêt de bus le plus proche, lui montrer quelle appli installer sur son téléphone pour connaitre les horaires de passage, trouver le nom de l’arrêt où descendre pour se rendre au cinéma ou à la piscine.
Infirmier
L’infirmier ou l’infirmière a suivi une formation théorique et pratique de 3 ans après le bac, dans un Institut de formation en soins infirmiers et en partenariat avec une université, sanctionnée par un diplôme d’État. Pour exercer, il doit être inscrit à l’Ordre des infirmiers, qui encadre les pratiques de la profession.
En service de psychiatrie, il ou elle participe à l’évaluation de l’état de santé des patients, définit un projet de soins, assure les soins physiques et l’administration des traitements prescrits par le médecin. Il ou elle assure un soutien psychologique important, via la relation de confiance et d’aide nouée avec la personne. Il ou elle est aussi en contact avec les professionnels impliqués dans le suivi du patient à l’extérieur de l’établissement, par exemple médecin généraliste ou spécialiste, aide à domicile, psychologue, tuteur, assistant de service social.
L’infirmier ou l’infirmière peut aussi exercer auprès de patients non hospitalisés. Il participe à leur suivi médical et leur insertion sociale et peut, dans certains cas, réaliser des visites à domicile (VAD).
Infirmier en pratique avancée
L’infirmier ou l’infirmière en pratique avancée a d’abord obtenu le diplôme d’infirmier et exercé ce métier pendant 3 ans au minimum. Il ou elle a suivi, ensuite, une formation théorique et pratique de 2 ans, sanctionnée par le diplôme d’Etat d’infirmier en pratique avancée, avec l’option “psychiatrie et santé mentale”. La première promotion a été diplômée en 2020.
Il ou elle est une sorte d’infirmier “expert”. Par ses compétences, il se situe entre le psychiatre et l’infirmier. Il joue un rôle important dans le repérage du trouble psychique, sans aller jusqu’à poser un diagnostic. Il peut renouveler ou adapter une prescription médicale. Il est particulièrement mobilisé auprès des patients dont la situation est complexe, pour les accompagner vers une plus grande autonomie dans la gestion de leurs symptômes.
La fonction de médiatrice de santé-paire ou de médiateur de santé-pair peut être validée grâce à une formation universitaire, la licence “Sciences sanitaires et sociales mention – Parcours médiateur de santé-pair » de l’Université Paris 13 à Bobigny, ou la licence professionnelle “Intervention sociale, accompagnement de publics spécifiques – Médiateur santé-pair”, à l’université de Bordeaux.
Il ou elle est recrutée dans une équipe de soins ou médico-sociale, après avoir vécu un trouble psychique et s’être rétabli. Il ou elle utilise ses connaissances et son expérience personnelle du rétablissement pour aider ses pairs. Ayant pris du recul par rapport à sa propre histoire, il ou elle est en position de soutenir d’autres personnes. Le partage de son vécu a pour but de donner de l’espoir, de servir de modèle auquel s’identifier et d’apporter de l’information directement utile.
Neuropsychologue
Un neuropsychologue est un psychologue (voir plus bas les caractéristiques de cette profession) qui s’est spécialisé en neuropsychologie durant ses études. Cette discipline étudie les liens entre le fonctionnement du cerveau et le comportement.
Il ou elle établit des bilans portant sur les fonctions cognitives, c’est-à-dire les facultés intellectuelles, la mémoire, l’attention ou la capacité de la personne à anticiper, en utilisant des tests ou des questionnaires. Il ou elle peut également évaluer la faculté à comprendre les intentions des autres ou la capacité à identifier ses propres émotions. Il ou elle repère les déficits et met en évidence les capacités préservées. Il ou elle propose ensuite des séances de rééducation pour compenser les déficits, par exemple des exercices sur papier ou sur ordinateur pour entraîner sa logique. Il ou elle aide la personne à organiser son environnement pour l’adapter à ses difficultés.
Orthophoniste
L’orthophoniste a suivi 5 années d’études théoriques et pratiques, sanctionnées par un diplôme d’État.
Il ou elle est un professionnel paramédical, spécialiste des troubles du langage et de la communication, que ce soit à l’oral ou à l’écrit. Il ou elle réalise des bilans et propose des rééducations avec des exercices ou des jeux, sur prescription du médecin. Il ou elle intervient essentiellement auprès d’enfants ou d’adolescents avec des troubles persistants en grammaire, en orthographe ou en logique mathématique. Certains jeunes, mais aussi des adultes, viennent consulter après un diagnostic de trouble “dys” comme la dyslexie, la dysorthographie, la dysgraphie ou la dysphasie.
Pair-aidant
Le pair-aidant ou la pair-aidante a reçu une formation à l’université dans le cadre d’un Diplôme d’université (DU) comme celui en 1 an de l’université Lyon-1, ou bien une formation dans d’autres structures, dont le contenu et la durée sont variables.
Un pair-aidant ou une paire-aidante est une personne qui a choisi de s’investir dans l’entraide en santé mentale, après un parcours personnel lui ayant permis de se rétablir. La paire-aidante ou le pair-aidant peut travailler comme bénévole, par exemple dans le cadre d’une association d’usagers, en indépendant (auto-entreprise) ou comme salarié dans un service de santé mentale (sanitaire ou médico-social). Voir aussi plus haut, “Médiateur de santé-pair”.
Pédopsychiatre
Le pédopsychiatre est un psychiatre (voir plus bas le descriptif de cette profession) ou un pédiatre qui s’est spécialisé dans la santé mentale des jeunes. Après avoir obtenu son diplôme de médecin, il ou elle a suivi une formation supplémentaire de deux ans en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (diplôme d’études spécialisées complémentaires, DESC). Certains préfèrent se nommer “psychiatre de l’enfant et de l’adolescent”.
Il ou elle suit exclusivement des enfants, ce qui lui permet d’avoir des connaissances plus approfondies des problèmes de santé mentale rencontrés durant cette période de la vie. L’âge limite pour consulter un pédopsychiatre varie, selon le professionnel et selon la structure, entre 16 et 21 ans. Le ou la pédopsychiatre peut recevoir l’enfant seul, les parents seuls, ou bien l’enfant et ses parents ensemble.
Psychanalyste
Le titre de psychanalyste n’a pas de reconnaissance légale. Selon les usages, une personne peut le revendiquer à condition d’avoir elle-même suivi une psychanalyse et une formation dans un organisme privé (école ou institut). Lorsqu’elle reçoit ses premiers patients en thérapie, elle échange sur sa pratique avec un psychanalyste expérimenté. C’est ce que l’on nomme la supervision.
Il ou elle reçoit la personne en analyse pour des séances régulières pendant plusieurs mois ou plusieurs années. La psychanalyse est une thérapie par la parole. En général, la personne en analyse est allongée sur un divan pour parler, le ou la psychanalyste se plaçant en retrait pour écouter et poser des questions. Il existe de nombreuses écoles de psychanalyse et autant de pratiques. Certains psychiatres et psychologues sont également psychanalystes, ce qui influence leur pratique.
Psychiatre
Le psychiatre est un médecin qui a effectué 10 années d’études (parfois 11 ans pour certains) en faculté de médecine. Six années communes à tous les étudiants en médecine, suivies de 4 années de spécialisation en psychiatrie, comprenant un enseignement théorique et des stages. Pour exercer, il doit être inscrit à l’Ordre des médecins, qui encadre les pratiques de la profession.
Il ou elle peut poser un diagnostic, prescrire des médicaments, des examens et des soins, décider d’une hospitalisation et rédiger des certificats médicaux. Il ou elle peut aussi prescrire des traitements non médicamenteux comme la relaxation, la psychothérapie, des séances de sport, de l’ergothérapie, etc. Certains ont développé des compétences en psychothérapie et peuvent donc la proposer aux personnes suivies.
Psychologue
Le ou la psychologue a suivi 5 années d’études théoriques et pratiques, sanctionnées par un diplôme universitaire de troisième cycle en psychologie (master 2, avec stage professionnel).
Il ou elle est spécialiste des pensées, des émotions et des comportements humains. Grâce a ses connaissances il ou elle propose les psychothérapies auxquelles il a été formé pour soutenir une personne lorsqu’elle rencontre des difficultés mettant en danger sa santé mentale. Il ou elle est habilité à faire passer des tests et à administrer des questionnaires pour évaluer des aptitudes, les centres d’intérêts, la personnalité ou l’intensité d’un symptôme tel que l’anxiété.
Psychomotricien
Le psychomotricien ou la psychomotricienne a suivi 3 ans d’études théoriques et pratiques, sanctionnées par un diplôme d’État.
Il ou elle est un professionnel paramédical, spécialiste des problèmes de geste, de maîtrise du mouvement et d’image du corps. Il ou elle intervient sur prescription du médecin, par exemple en cas de difficultés d’orientation dans l’espace et le temps, d’instabilité, de maladresse, ou encore de difficultés à réguler les émotions. Il ou elle propose des activités corporelles comme la gymnastique ou la relaxation, des exercices de coordination ou d’équilibre.
Psychopraticien
Psychopraticien est une dénomination qui n’est pas réglementée. Les professionnels qui l’utilisent ont généralement suivi une formation à une méthode de thérapie dans un institut privé qui n’est pas reconnu par l’État.
Il existe des psychopraticiens spécialisés en Gestalt thérapie, en hypnose éricksonienne, en thérapie brève selon l’école de Palo Alto, etc… Certaines méthodes disposent d’une fédération accréditant les praticiens, d’autres non.
Psychothérapeute
Il n’existe par de diplôme de psychothérapeute mais un titre. Une personne peut utiliser le titre de psychothérapeute lorsque sa formation et son expérience répondent aux exigences qui ont été fixées par l’Etat en 2010.
“L’inscription sur le registre national des psychothérapeutes (…) est subordonnée à la validation d’une formation en psychopathologie clinique de 400 heures minimum et d’un stage pratique d’une durée minimale correspondant à cinq mois (…), précise le décret. L’accès à cette formation est réservé aux titulaires d’un diplôme de niveau doctorat donnant le droit d’exercer la médecine en France ou d’un diplôme de niveau master dont la spécialité ou la mention est la psychologie ou la psychanalyse”.
Spécialisé en psychothérapie, le ou la psychothérapeute peut être psychiatre, médecin non psychiatre, psychologue ou psychanalyste (à condition de détenir un master), ayant complété si nécessaire sa formation initiale. Certains professionnels qui, en 2010, ne remplissaient pas les critères du décret mais pouvaient justifier de plus de cinq ans d’exercice, ont pu présenter leur candidature devant une commission et obtenir le titre de psychothérapeute.
Sophrologue
Pour exercer comme sophrologue, il n’existe pas de diplôme obligatoire. Cependant le professionnel peut avoir obtenu un Certificat officiel de sophrologue enregistré au Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP). Les formations figurant dans ce Répertoire répondent à des critères de qualité définis par l’Etat.
Il ou elle est spécialiste de techniques agissant à la fois sur le corps et le mental, comme les techniques de respiration, de décontraction des muscles et de relaxation à l’aide d’images mentales apaisantes. Le sophrologue guide la personne par la parole, sans la toucher.
Thérapeute
Thérapeute est un nom qui désigne l’ensemble des soignants. Il est souvent utilisé, dans le langage courant, comme synonyme de psychothérapeute alors que ce titre, lui, est réglementé (voir plus haut les caractéristiques de cette profession). Il ne correspond à aucun diplôme ni à aucune compétence précise.