Ce qui aide à se rétablir
De nombreuses personnes vivant avec un trouble psychique se considèrent « rétablies » et racontent leur expérience dans des livres, des articles ou des vidéos. Chaque parcours est unique, mais il existe des points communs entre leurs témoignages. On peut en déduire que certains éléments aident à se rétablir, quel que soit le contexte.
L’espoir en un avenir ouvert
La survenue d’un trouble psychique rend le futur compliqué à envisager pour la personne concernée. Certains de ses projets sont remis en question. L’espoir en un avenir ouvert, dans lequel la personne conservera la possibilité de faire des choix, est essentiel pour permettre une évolution positive de son état psychique.
Cet espoir produit un effet plus fort s’il est porté à la fois par les professionnels, la famille et la personne elle-même.
L’acceptation de la maladie
Accepter la maladie est souvent considéré comme la première étape dans la reconstruction de l’identité de la personne, après le diagnostic. Cela consiste, dans un premier temps, à considérer le trouble psychique comme une expérience parmi d’autres. Et ensuite à prendre conscience que, si on ne peut pas le faire disparaître, on peut avoir prise sur lui et sur les symptômes.
« Je suis une personne, pas une maladie »
Celle ou celui qui reçoit un diagnostic psychiatrique ne se résume pas à ses symptômes, ni à sa maladie. Avant d’être une patiente ou un patient, elle ou il est une personne.
Au bout d’un moment, son problème de santé mentale peut passer au second plan. Celui-ci est alors envisagé comme un élément parmi d’autres, dans ce qui compose son identité : sa vie sociale, affective, professionnelle, son environnement, ses croyances, ses loisirs. La personne est un père de famille, une employée, un ami digne de confiance, une adepte de la randonnée en montagne, un musicien ou une croyante et elle est, en plus, concernée par un trouble psychique.
Le pouvoir d’agir par soi-même
Chaque personne doit pouvoir agir par elle-même, et pour elle-même. Ce principe d’empowerment est l’une des clés du rétablissement.
La personne qui se rétablit augmente petit à petit le niveau de choix, de décision, d’influence et de contrôle qu’elle exerce sur les événements de sa vie et sur son environnement. C’est un pouvoir qu’elle se donne, mais l’entourage ou les professionnels peuvent néanmoins l’y encourager.
Le contrôle sur les symptômes
En gagnant du pouvoir d’agir, la personne augmente aussi son contrôle sur les symptômes liés au trouble. Ainsi, de nombreuses personnes en cours de rétablissement racontent qu’elles développent des stratégies personnelles pour être moins perturbées par l’anxiété, les rituels des TOC ou les hallucinations auditives.
Certaines personnes qui entendent des voix, par exemple, ont pris l’habitude de fixer un moment précis dans la journée au cours duquel elles se rendent disponibles pour leur répondre. Cela leur évite de s’interrompre dans leurs activités le reste du temps.
La chercheuse américaine Patricia Deegan, docteur en psychologie et concernée par un trouble psychique, a témoigné dès 2001 sur les techniques qu’elle a trouvées pour atténuer ses symptômes.