On a toutes et tous une santé mentale

Mise à jour : 21/10/2024
On a toutes et tous une santé mentale
Lorsque l’on parle de santé, on pense d'abord à la santé physique et souvent, on oublie la santé mentale. Alors qu'elle est tout aussi importante pour notre bien-être.

Pas de santé, sans santé mentale

La santé mentale est une composante de notre santé aussi importante que la santé physique. « Il n’y pas de santé sans santé mentale », rappelle l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Pour définir la santé au sens large, l’OMS énumère ses trois dimensions indispensables : « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité.»

Du bien-être au mal-être, et vice-versa 

Il n’existe pas une manière unique de définir la santé mentale. Elle correspond à l’état psychologique ou émotionnel de la personne, à un moment donné.

Ainsi l’équilibre peut être rompu, puis rétabli. Par exemple, je suis lassée de l’emploi que j’occupe. Cela me mine. Je ne souhaite pas démissionner, car la sécurité financière est importante pour moi. On m’apprend que je peux m’inscrire à des cours du soir et ainsi, changer de voie. Cette perspective me porte et je retrouve de l’énergie.

Pour rétablir l’équilibre, on peut trouver des ressources autour de soi, comme ces cours du soir. On peut aussi les trouver en soi-même. Par exemple, je viens de vivre une rupture amoureuse et n’ai plus envie de voir personne. Je trouve du réconfort en pratiquant, seul, la course à pied. Bientôt je me sens mieux et prêt à reprendre les sorties avec mon groupe d’amis.

Pour l’OMS, la santé mentale est « un état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa communauté ». Cette définition propose une vision positive de la santé mentale. Néanmoins, elle pourrait laisser penser – à tort – que sans emploi, une personne ne peut pas connaître un état de bien-être.

Avec ou sans trouble psychique

Trop souvent, on pense qu’être en bonne santé mentale signifie n’être concerné par aucun trouble psychique. Or nous pouvons tout à fait être en bonne santé mentale, alors que nous vivons avec un trouble psychique.

En effet, nous pouvons ressentir un bien-être mental, grâce à des relations sociales satisfaisantes, une activité épanouissante, une bonne estime de nous-mêmes. Cela est possible notamment lorsque nous bénéficions de soins, d’un accompagnement et d’un soutien social. C’est ce que l’on nomme le rétablissement.

De même, une personne peut ressentir un mal-être, sans pour autant être concernée par un trouble psychique. C’est par exemple le cas lorsqu’on vit un évènement déstabilisant comme une séparation ou un deuil.

Ce qui influence notre santé mentale

Notre santé mentale ne dépend pas que de nous, de notre tempérament et de ce que nous avons vécu enfant, comme on le croit trop souvent. Elle se consolide ou se détériore en fonction de nombreux facteurs. Certains sont propres à notre personne, d’autres sont liés à la société et à l’environnement dans lequel nous vivons.

Voici les principaux facteurs qui influencent notre santé mentale. 

Les facteurs qui relèvent de l’individu

  • notre personnalité,
  • notre patrimoine génétique
  • notre capacité à faire face à nos émotions,
  • notre estime personnelle,
  • les événements marquants de notre existence comme les rencontres amoureuses ou amicales, les séparations, les deuils, les violences subies.

Les facteurs qui relèvent de la société

  • nos conditions de travail, de logement, de sécurité,
  • notre niveau de vie,
  • notre accès à l’éducation,
  • notre accès aux soins,
  • le niveau de solidarité dans la société,
  • le degré de mobilisation contre le dérèglement du climat et les atteintes à l’environnement,
  • la culture dans laquelle nous évoluons,
  • les discriminations que nous subissons du fait de notre origine, religion, genre, orientation sexuelle, etc.

Pour aider à mieux comprendre la santé mentale et ce qui l’influence, Psycom a créé un kit pédagogique, incluant une vidéo et des outils d’animation.

Ainsi, nous ne sommes pas les seuls responsables de notre état psychologique. Il dépend, pour une grande part, de nos conditions de vie.

Comment préserver notre santé mentale

Il y a de multiples façons de prendre soin de notre santé mentale, à notre niveau. Voici 10 conseils qui peuvent nous y aider. Ils ont été établis à partir des publications sur ce sujet de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), de Santé publique France et de la fondation britannique Mental Health.

  • Parler de ses émotions
  • Rester actif en faisant de l’exercice régulièrement 
  • Bien manger 
  • Eviter les excès d’alcool 
  • Faire attention à son sommeil
  • Rester en contact avec ses proches, famille ou amis
  • Demander de l’aide quand les choses deviennent trop difficiles
  • Faire des choses que l’on aime
  • S’accepter, avec ses imperfections
  • S’investir pour les autres, par l’entraide, la solidarité

Certains conseils peuvent nous paraître opportuns et d’autres non, en fonction de notre personnalité ou de notre histoire. A chacune et chacun de trouver, avec l’expérience, ce qui préserve le mieux sa santé mentale.

Des signes auxquels prêter attention

Voici certains des signes les plus fréquents qui peuvent indiquer un problème de santé mentale. Ils ont été recensés par l’association suisse de promotion de la santé mentale Minds.

  • perte de l’appétit ou au contraire consommation excessive ou inhabituelle de nourriture
  • difficultés à trouver le sommeil ou au contraire, trop de temps passé à dormir
  • irritabilité, humeur changeante
  • mauvaise estime de soi, dépréciation constante
  • difficultés à se concentrer ou à trouver de l’intérêt dans ses activités
  • perte de motivation, d’enthousiasme
  • idées noires, pensées suicidaires
  • consommation excessive ou inhabituelle d’alcool ou de médicaments
  • difficultés à exécuter des tâches quotidiennes comme préparer un repas, se laver, aller au travail
  • sentiment d’être visé par ce que disent les autres, de ne plus pouvoir faire confiance à ses proches
  • le fait de voir ou d’entendre des choses que les autres ne voient pas ou n’entendent pas.

Si nous nous reconnaissons dans l’un ou plusieurs de ces signes, et si ces signes sont inhabituels chez nous, nous pouvons trouver autour de nous une personne de confiance avec qui en parler.

A qui en parler

Quand nous ne nous sentons pas bien, nous pouvons le dire à des personnes de confiance dans notre entourage, par exemple une amie, un ami ou quelqu’un de notre famille.

Nous pouvons aussi parler avec une personne sur une ligne de soutien psychologique, ou ligne d’écoute. Si nous n’aimons pas le téléphone, nous pouvons échanger des messages sur un tchat en ligne avec une personne formée au soutien psychologique.

On peut prendre rendez-vous avec son médecin traitant, l’infirmier ou l’infirmière scolaire, une ou un médecin du service de santé de l’université. Ce sont des professionnels de la santé avec lesquels on peut parler de ses problèmes de santé mentale.

Certains d’entre nous voudrons peut-être consulter un « psy ». Ce diminutif recouvre, en fait, des métiers différents. Pour nous y retrouver entre tous ces “psys”, nous pouvons consulter la page dédiée aux professionnels de la santé mentale.

La santé mentale, un enjeu collectif

On pourrait croire que notre santé mentale repose sur les efforts de chacune et de chacun pour « prendre la vie du bon côté » ou « cultiver l’optimisme ». Ce sont des conseils que nous recevons souvent et qui ont leur utilité. Cependant, beaucoup de facteurs qui influencent notre santé mentale ne dépendent pas de notre personne.

De nombreuses voix dans le monde et en France appellent à agir en faveur de conditions de vie qui favorisent la santé mentale. Cet enjeu est collectif, concernant aussi bien les élues et les élus, les responsables des ressources humaines, les professionnelles et les professionnels du soin ou du social, les personnes vivant avec un trouble psychique, les aidantes et les aidants, les journalistes, les voisines et les voisins, les collègues de travail. Aude Caria, directrice de Psycom, a pris la parole sur ce sujet à l’occasion des premières Assises de la santé mentale et de la psychiatrie de Guyane, en 2024.

Cet article a été rédigé par Estelle Saget (Psycom).

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Estelle Saget déclare ne pas avoir de liens d’intérêts avec des entreprises fabriquant ou commercialisant des produits de santé (médicaments, dispositifs médicaux, matériel médical, e-santé, marketing médical, etc.).

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