Vieillir en bonne santé mentale, c’est possible
Le vieillissement est, comme l’adolescence, une période de grands changements durant laquelle il faut puiser dans ses capacités d’adaptation. Notre condition physique devient moins bonne. Des événements marquants comme le départ à la retraite ou la naissance de petits-enfants viennent bouleverser nos repères.
Avec l’âge, les principaux enjeux sont de garder son autonomie et une qualité de vie satisfaisante. Toutefois, ce qui est satisfaisant pour l’une, ne l’est pas forcément pour l’autre. Quelle que soit la situation dans laquelle nous nous trouvons, il est possible de mobiliser des ressources pour préserver notre santé mentale.
Ce qui peut nous déstabiliser
En vieillissant, nous vivons de nombreuses épreuves qui peuvent nous déstabiliser. Pour autant, la souffrance psychique n’est pas une fatalité. Et si elle survient, le dialogue avec une personne de confiance dans l’entourage peut l’apaiser, tout comme une psychothérapie avec un professionnel.
Ainsi, nous vivons des deuils, ceux de proches ou d’amis. C’est aussi une période où l’on doit davantage faire face à l’angoisse de la mort. Par ailleurs, nous revisitons notre passé : nous l’aurions peut-être souhaité différent, ou moins traumatique. Les blessures de l’enfance, jamais réellement fermées, peuvent refaire surface. Nous pouvons rencontrer des difficultés à transmettre notre savoir ou notre expérience aux nouvelles générations. Nous ressentons, peut-être, de l’amertume vis-à-vis d’une société dans laquelle nous avons le sentiment de ne plus trouver notre place.
D’autres épreuves tiennent à notre condition physique. Nous nous déplaçons plus difficilement. Notre vue et notre audition baissent. Certains organes fonctionnent moins bien, nous pouvons connaître des douleurs chroniques. Nous sommes confrontés à la perte d’autonomie, à des problèmes physiques ou mentaux, à des soins de longue durée.
D’autres épreuves, encore, tiennent à nos conditions de vie. Nous pouvons connaître un niveau de vie moindre, en raison de la retraite ou d’un handicap. Le cadre de vie peut être plus ou moins adapté et stimulant, selon le logement dont on dispose, l’offre de transports, les possibilités de loisirs, les services et le soutien proposés autour de chez nous. Si nous sommes en situation d’isolement social, nous pouvons ressentir de la solitude.
Ce qui peut nous porter
Vieillir peut être l’opportunité d’une « découverte de soi », d’apprendre à écouter ses envies. Pour certaines personnes, les responsabilités familiales sont moindres, ou bien la pression liée au travail a disparu, offrant une liberté nouvelle.
Vieillir c’est aussi l’occasion, parfois, de se reconstruire ou plus modestement de donner de la cohérence et du sens à son existence.
En portant attention à sa santé physique, on peut préserver sa santé mentale, et vice-versa. Les personnes âgées qui ont des problèmes de santé physique ont souvent plus de risques de connaître une dépression que les bien-portants. Aussi, il est important de repérer les fragilités de notre corps pour prévenir au mieux les problèmes.
A chaque personne son idée du bien-être
La notion de bien-être n’est pas la même pour chaque personne. Une même situation peut être perçue et vécue très différemment d’une personne à l’autre. Par exemple, le départ en retraite et l’arrêt des activités professionnelles peuvent procurer un soulagement à certaines personnes, et constituer une perte immense pour d’autres. Aussi, il est bon de ne pas préjuger de nos réactions, ni ne prêter aux autres nos propres ressentis.
Bien souvent, la vieillesse est assimilée à une période triste, où l’on perd tour à tour son rôle dans la société, des proches, des liens amoureux, affectifs et sociaux. L’avancée en âge est souvent associée à la dépendance, à plus de précarité et à moins d’activités sources de plaisir.
Pourtant les recherches en gérontologie sociale (la discipline étudiant les causes et les conséquences du vieillissement) montrent une réalité bien différente ! Dans ces études, on observe un bien-être assez stable, malgré les difficultés rencontrées au fil des années.
Ce qui se passe dans notre tête
A quel âge se sent-on vieille ou vieux ?
On définit la vieillesse comme la dernière partie de la vie. Ce qui autorise un certain flou… D’ailleurs, les institutions retiennent des âges tous différents, comme point de départ de la vieillesse.
- L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a choisi le seuil de 65 ans pour définir les politiques de santé destinées aux personnes âgées.
- En France, l’âge de 60 ans est retenu pour la mise en place de l’allocation pour l’autonomie (APA) et la possibilité d’être accueilli en EHPAD (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes).
- Les services et les filières de gériatrie, à l’hôpital public par exemple, accueillent les personnes à partir de 75 ans.
Certes le départ à la retraite est souvent considéré, dans la société, comme l’entrée dans la vieillesse. Mais la loi fixe à la fois un âge légal et… de nombreux cas particuliers. Et cet âge légal va, de toute façon, reculer dans les années à venir.
Il existe bel et bien des critères biologiques, qui attestent que le corps vieillit. Mais se « sentir vieille ou vieux », c’est une réalité toute personnelle. Et le moment où cela survient varie selon l’individu.
Et notre cerveau, dans tout ça ?
Le cerveau, comme tous les organes, est soumis au phénomène de vieillissement physiologique. Penchons-nous, un instant, sur ce qu’on peut considérer comme le vieillissement « normal » de notre cerveau.