La santé mentale des LGBT+

Mise à jour : 20/11/2024
La santé mentale des LGBT+
Les personnes LGBT+ subissent plus souvent des discriminations, des violences physiques et psychologiques. Elles peuvent trouver des stratégies et du soutien pour préserver leur santé mentale.

Pourquoi la santé mentale, c’est plus compliqué quand on est LGBT+

Une longue histoire de préjugés

Longtemps, les sexualités différentes de l’hétérosexualité (attirance pour le genre opposé) ont été considérées comme des troubles psychiques. Il y a 200 ans, les premiers psychiatres les qualifiaient “d’anomalies sexuelles”. En 1990, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a retiré l’homosexualité de sa classification des maladies mentales, une démarche suivie par la France en 1992. Concernant la transidentité, il faudra attendre 2009 pour que la France cesse de la considérer comme une “affection psychiatrique”. L’OMS fera de même en 2019. 

Les personnes LGBT+ (voir plus bas la signification du sigle) ont conquis des droits importants, par exemple le mariage, l’adoption pour un couple de même sexe, l’assistance médicale à la procréation pour les couples de femmes. L’acceptation de l’homosexualité a progressé ces dernières années. En 2023, 69,6 % des femmes et 56,2 % des hommes de 18-89 ans considèrent que l’homosexualité est une sexualité comme les autres, indique l’enquête Contexte des sexualités en France coordonnée par l’Inserm. “La remise en cause de l’hétérosexualité est plus fréquente chez les jeunes générations, celles-ci ayant grandi, à la différence de leurs parents et grands-parents, dans une période de forte évolution des droits et de la visibilité sociale des personnes LGBTQA+”, notent les chercheurs et chercheuses. 

Néanmoins, la plus grande liberté dans l’affirmation des identités et des sexualités a suscité des réactions de défiance plus visibles. Et de nombreux courants de pensée continuent à considérer les sexualités différentes comme choquantes ou dangereuses. La stigmatisation des personnes LGBT+ n’est pas systématique, mais elle persiste dans des contextes variés : en famille, à l’école, au travail, dans la rue et parmi les amis. Elle est source de souffrance pour les personnes concernées.

Un seul sigle, une grande diversité de personnes

Le sigle LGBTQIA+ est couramment utilisé pour représenter l’ensemble des sexualités et identités différentes. Le “+” à la fin renvoie à d’autres identités sexuelles et de genre plus minoritaires mais qui ont toute leur place dans la communauté.

Pour définir les termes correspondant à chaque lettre du sigle, nous nous appuyons sur le lexique de l’association SOS Homophobie, qui lutte pour la reconnaissance des personnes LGBT+ et pour leurs droits.

Les personnes lesbiennes s’identifient comme femmes et ont des relations sexuelles et/ou romantiques (c’est à dire amoureuses) avec des femmes.

Les personnes gays s’identifient comme hommes et ont des relations sexuelles et/ou romantiques (c’est à dire amoureuses) avec des hommes.

Les personnes bisexuelles sont attirées émotionnellement, physiquement ou sexuellement par des femmes et des hommes.

Les personnes transgenres sont des personnes dont l’identité de genre (femme, homme, non-binaire) ne correspond pas au sexe biologique qui leur a été assigné à la naissance (féminin ou masculin).

Les personnes queer ne souhaitent pas être définies par les catégories traditionnelles de genre et d’orientation sexuelle. Le mot “queer” vient de l’anglais et signifie “étrange”. Il était utilisé initialement comme injure envers les personnes LGBT+, qui se la sont appropriée.

Les personnes intersexes naissent avec des caractéristiques sexuelles (l’anatomie sexuelle, les organes reproducteurs comme les testicules ou le vagin, le fonctionnement hormonal, le modèle chromosomique tel que XX ou XY) qui ne correspondent pas aux définitions classiques de la masculinité ou de la féminité.

Les personnes asexuelles éprouvent peu d’attirance sexuelle, ou bien celle-ci est absente.

Les personnes qui s’identifient à l’une de ces lettres font face à des enjeux spécifiques qui demandent une approche personnalisée. Cette approche inclut le respect de leur auto-détermination. L’auto-détermination est le droit des personnes à construire leur vie comme elles l’entendent, tout en étant soutenues dans leur démarche. Cela implique qu’iels se sentent libres d’affirmer leurs choix de vie.

L’ identité peut évoluer tout au long de la vie. Pour aider chacun·e à se situer, l’association ENIPSE, dédiée à la santé des personnes LGBT+, propose une infographie baptisée Mon identité, avec des curseurs qui permettent de s’auto-déterminer concernant l’attirance ou le genre. 

Dans un souci de lisibilité, Psycom fait le choix d’écrire le sigle sous sa forme réduite : LGBT+. Mais cela n’exclut aucune composante de cette communauté multiple.

Des problèmes de santé mentale plus fréquents

Les études scientifiques s’accordent sur le fait que les personnes LGBT+ rencontrent plus fréquemment des problèmes de santé mentale que la population dans son ensemble. Cela tient à la stigmatisation et aux discriminations qu’iels subissent. Iels connaissent également davantage de précarité, des revenus plus faibles, autant de circonstances qui constituent un défi supplémentaire pour la santé mentale.

Iels ont, en moyenne, une estime de soi plus faible et présentent plus souvent du stress, de l’anxiété et des épisodes dépressifs. Une étude britannique de 2018, relayée par l’association Sidaction, a montré que “plus de la moitié des personnes LGBT avait connu un épisode dépressif dans les 12 derniers mois et 61% d’entre elles étaient sujettes à l’anxiété.” 

Par ailleurs, les personnes LGBT+ consomment plus souvent des drogues, connaissent plus souvent des addictions, un trouble de stress post-traumatique, de l’automutilation. On constate aussi un plus grand nombre de suicides chez les personnes LGBT+. Il n’y a pas de fatalité pour autant, chaque personne ayant sa propre trajectoire et pouvant trouver des manières différentes de préserver sa santé mentale.

Des différences, sources de jugement et de violences

Au sein de la famille

La plupart des personnes LGBT+ s’épanouissent dans leur famille. Ainsi, les jeunes qui se sentent acceptés par leurs parents affichent des niveaux de bien-être psychologique beaucoup plus élevés, note le psychothérapeute David Friboulet, coordinateur du dispositif de soutien et d’orientation psychologique CeSaMe Paris Ile-de-France de l’ENIPSE. 

Cependant ce n’est pas toujours le cas car leurs différences peuvent être source d’incompréhension, de peur ou de jugement. Il est encore tabou de l’écrire mais selon les études scientifiques, la famille est le premier endroit où les violences s’exercent contre les personnes LGBT+. 

Cela peut se produire dès l’enfance, à l’adolescence ou bien à l’âge adulte. L’agence Santé publique France estime que les personnes lesbiennes, gays et bisexuelles sont 2 à 3 fois plus exposées à des violences psychologiques, verbales, physiques ou sexuelles dans leurs familles que les personnes hétérosexuelles. Le phénomène est plus fréquent, encore, pour les personnes transgenres.

J’étais conscient de mon attirance pour les hommes, mais je vivais seul avec mon père arménien, de culture chrétienne traditionnelle, en grande précarité parce qu’émigré. Alors j’ai gardé pour moi ce désir jusqu’à l’âge de 32 ans. Mon père a découvert mon homosexualité en tombant sur des messages échangés avec mon partenaire de l’époque. Il s’est mis à hurler comme Louis de Funès dans le film “Oscar” : “Qu’est-ce que j’ai fait au Bon Dieu pour mériter ça ?!”. Ensuite, il m’a fait du chantage. Au bout de quelques jours très tendus, je suis parti de chez lui pour mener ma propre vie. Nous sommes toujours très proches, je m’occupe beaucoup de lui et j’ai gagné le droit d’exprimer mon appartenance dans son entièreté. Pas devant lui, mais ça viendra peut-être un jour.

Kevin (pseudo), 34 ans, homme ayant des relations sexuelles avec des hommes, juriste

Dès 2009, une étude a montré que les jeunes adultes LGBT+ connaissent davantage de problèmes de santé mentale si iels ont vécu du rejet de la part de leurs parents au moment de l’adolescence. Les scientifiques ont cependant identifié un facteur qui joue un rôle protecteur pour leur santé mentale. Chez les personnes qui ont envisagé, par avance, le fait d’être exclues du foyer familial et s’y sont préparées, les chercheurs et les chercheuses constatent que le choc de la réaction familiale a pu être amorti. Ces personnes ont pu s’organiser en amont, prévoir où habiter et n’ont pas été durablement déstabilisées.

De manière générale, les personnes LGBT+ peuvent ressentir une solitude plus grande dans leur vie d’adulte, car depuis l’enfance ou l’adolescence, iels se sont souvent senties différent·es, même au sein de leur propre famille. La discrimination qu’iels peuvent vivre a un effet majoré, comparé à des discriminations fondées sur d’autres caractéristiques. Par exemple, si une personne subit du racisme, il est probable que les autres membres de la famille le subissent aussi. Cette personne peut trouver parmi ses proches quelqu’un qui partage son ressenti, qui comprend ses difficultés. 

Mais dans le cas d’une orientation sexuelle différente, la personne trouve rarement des points d’appui au sein de sa famille. Quand on ne peut pas se confier à ses parents, grands-parents, frères ou sœurs, c’est plus difficile de s’autoriser à être soi-même, note le psychothérapeute David Friboulet. En 2017, le journal américain The Huffington Post a publié une longue enquête (en anglais) sur le sentiment de solitude ressenti par certains hommes homosexuels en dépit d’une vie sociale riche, le nommant “la solitude gay”.

Dans les espaces publics

Les rues, les transports, les stades, les cafés et l’ensemble des espaces publics sont des lieux où les personnes LGBT+ peuvent subir des violences. En effet, le fait que  leur orientation sexuelle soit visible, par exemple quand un couple homosexuel se tient par la main, peut susciter des jugements négatifs de la part de certaines personnes. Ces jugements peuvent parfois se traduire par des agressions verbales ou physiques, qui sont, rappelons-le, punies par la loi. Exprimer son identité LGBT+ en public reste risqué, dans un contexte où les manifestations de violence sont en augmentation.

Ce risque de violences participe à un sentiment d’insécurité plus ou moins fort selon les personnes. Ce sentiment est un facteur d’anxiété, qui se traduit par de la vigilance dès qu’on sort de chez soi. Par exemple, en marchant dans la rue, la personne va s’inquiéter si quelqu’un se tient trop proche derrière elle. Iel va se retourner pour s’assurer que l’autre n’est pas menaçant ou pour le dissuader de commettre une agression verbale ou physique. Ce sentiment d’insécurité incite également les personnes LGBT+ à dissimuler leur identité pour éviter les violences, ce qui a un impact sur l’estime de soi. 

L’association Sidaction note qu’en 2018, on recensait en France une agression verbale homophobe ou transphobe toutes les 8 heures et une agression physique toutes les 33 heures. Une enquête de grande ampleur réalisée en 2015, appelée Virage, a permis de décrire les violences par ordre de gravité croissante et de les quantifier. celles-ci vont de la drague importune (sifflements, insistance, fait d’être suivi…) aux insultes, puis des violences physiques (secousse brutale, gifle, coup, bagarre…) aux violences sexuelles (insistance, attouchements, viols…).

La moitié des femmes lesbiennes et les trois quarts des femmes bisexuelles affirment avoir vécu dans leur vie chacune des catégories de violences décrites plus haut (enquête Virage), contre moins d’un tiers des femmes hétérosexuelles.

Un quart des hommes gays et des hommes bisexuels disent avoir été insultés ou dragués lourdement dans la rue. 

Un quart des personnes bisexuelles déclarent des violences sexuelles contre 10% des femmes hétérosexuelles et encore moins pour les hommes hétérosexuels.

Ces violences ont des conséquences importantes sur la santé mentale. Dans certains cas, elles peuvent même entraîner un trouble de stress post-traumatique, qui se manifeste notamment par un état d’alerte permanent, nommé l’hypervigilance, et du repli sur soi. 

Sur internet

Sur Internet, les personnes LGBT+ peuvent se trouver exposées à des violences verbales ou psychologiques similaires à celles qui se produisent dans l’espace public, en particulier sur les réseaux sociaux. Ces cyberviolences peuvent être dirigées contre l’ensemble de la communauté LGBT+ (par exemple, des propos transphobes), ou bien cibler la personne spécifiquement (comme dans le cas du cyberharcèlement).

Le rapport de l’association SOS Homophobie de 2024 fait état d’une libération de la parole haineuse sur Internet vis-à-vis des LGBT+. “Les discours LGBTIphobes et complotistes s’intensifient sur Internet et le harcèlement sur les réseaux sociaux cible particulièrement les jeunes LGBTI. (…) Un quart des cas de transphobie recensés sont liés à la haine en ligne”, avance l’association.

Les conséquences pour la santé mentale des violences subies à travers un écran sont souvent minimisées, à tort. Elles sont les mêmes que pour les violences qui surviennent en face à face. 

A l'école

L’école est un lieu essentiel pour le développement social, intellectuel et émotionnel de tous les jeunes. Cependant, pour de nombreux élèves LGBT+, l’école peut devenir un espace d’intimidation, de rejet ou de harcèlement. Ces comportements peuvent venir d’autres élèves ou étudiants, ou bien du personnel de l’établissement. L’impact peut être le psychotraumatisme, le décrochage scolaire et une dévalorisation de soi.

C’est possible d’affirmer son orientation sexuelle ou son identité de genre à l’école quand on est une personne LGBT+ mais cela reste compliqué. De nombreuses initiatives sont prises, en tout cas, pour lutter contre l’homophobie et la transphobie. Des associations LGBT+ interviennent dans les établissements, des élèves LGBT+ eux-mêmes se mobilisent et prennent la parole. De son côté, l’Education nationale a mis en place le dispositif Phare de lutte contre le harcèlement à l’école et depuis 2021, une circulaire précise les règles pour la prise en compte de l’identité transgenre chez les élèves.

Au travail

La plupart des personnes LGBT+ ne rencontrent pas de difficultés dans leur environnement professionnel. Cependant, elles sont plus exposées aux discriminations que les autres. C’est ce que montre le 16e Baromètre de la perception des discriminations dans l’emploi, publié par le Défenseur des droits et l’Organisation internationale du travail (OIT). 

Dans son édition 2023, ce baromètre indique notamment qu’en France, une personne homosexuelle ou bisexuelle a 3 fois plus de risque d’être victime de discrimination au travail qu’une personne hétérosexuelle.

Les personnes transgenres sont les plus stigmatisées au travail – au même niveau que les personnes atteintes d’une maladie grave, selon le baromètre. Par rapport aux discriminations vécues par la communauté LGBT+, elles sont davantage confrontées à des difficultés à l’embauche, à l’expression régulière de préjugés et de stéréotypes, à une dévalorisation du travail réalisé, à du harcèlement discriminatoire (notion combinant le harcèlement et la discrimination). 

Dans son livre publié en 2024 “Tous hétéros au boulot ?” (La route de la soie Éditions), la sociologue Emilie Morand fait le constat suivant : les personnes qui composent l’environnement de travail partent du principe que chaque employé·e serait hétérosexuel·le, considérant que l’orientation sexuelle relève de la vie privée. Cela oblige les personnes LGBT+ à faire un choix qui a, de toute façon, un impact sur leur santé mentale. Iels peuvent faire leur coming-out, c’est-à-dire révéler volontairement leur orientation sexuelle et romantique à un·e collègue, puis à un·e autre, avec la crainte constante d’une réaction négative (ce qui génère de l’anxiété, même si l’annonce est finalement bien reçue). Sinon, iels peuvent cacher leur orientation sexuelle, avec le risque que cela affecte leur estime de soi.

Quand on est bisexuel

La santé mentale des personnes bisexuelles fait l’objet de peu d’études. Pourtant, ces personnes font face à des enjeux spécifiques, liés au fait qu’iels ne forment pas une communauté bien identifiée avec un effet de groupe protecteur pour ses membres. 

La sociologue du genre Romane Faure-Mary, qui est aussi médiatrice de santé paire pour l’association Hélices à Lyon, étudie les populations bisexuelles et pansexuelles (dans la pansexualité, on n’est pas attiré par un genre ou un sexe en particulier mais par la personne elle-même, son genre ou son sexe n’ayant pas d’importance). Elle a noté que les bi et pansexuels sont sujets à des stéréotypes tenaces. Ces personnes sont souvent vues comme des “traîtres” ou des “homo refoulés ou hétéro-curieux” par les communautés lesbiennes et gays qu’iels fréquentent. Lesquelles “se méfient de la fiabilité de leur orientation sexuelle et amoureuse”, méfiance qui s’ajoute à celle qu’on peut retrouver dans la société en général. 

Ainsi, les personnes bi ou pansexuelles bénéficient moins que le reste de la communauté LGBT+ des effets positifs d’un sentiment d’appartenance et d’un réseau de solidarité. Les rares études les concernant montrent qu’iels sont davantage exposé·es aux violences. D’où la nécessité de porter une attention particulière à leur santé mentale.

Quand on est intersexe

La santé mentale des personnes intersexes demeure un sujet tabou et sensible. On tend souvent à penser qu’iels se portent bien après que des interventions chirurgicales effectuées durant l’enfance ont déterminé leur sexe, féminin ou masculin. La réalité apparaît moins simple, au vu des témoignages qui se multiplient ces dernières années.

Les personnes intersexes ont des organes sexuels (internes et externes) et des caractéristiques sexuelles secondaires (poitrine, pilosité) qui ne coïncident pas avec les descriptifs de la classification médicale des sexes masculin et féminin.  

Auparavant, on parlait dans cette situation d’hermaphrodisme. Ce n’est plus le cas, car ce mot désigne une particularité (posséder l’ensemble des organes sexuels mâles et femelles) qui existe uniquement chez des animaux et des plantes, et pas chez les humains.

Des opérations chirurgicales sont en général réalisées dans les premières années de vie dans le but, selon les médecins qui les pratiquent, de prévenir toute complication médicale ultérieure. Elles sont assorties de prises d’hormones. Ces opérations sont aussi le fruit de la volonté, de la part des médecins et des parents, d’assigner un sexe masculin ou féminin à l’enfant. Dès 2017, dans son rapport Droits de l’homme et personnes intersexes, le Conseil de l’Europe a pointé des pratiques médicales “discriminatoires”. La communauté intersexe les qualifie aujourd’hui de “violences médicales” et demande l’arrêt de toute médicalisation de sa différence.

La revue La Déferlante a mené l’enquête en 2024 sur les répercussions de ces opérations. La moitié des personnes interrogées par la journaliste Lilas Pepy (article payant) déclare “vivre avec une maladie chronique” que celle-ci soit psychique ou physique, et parle de “santé mentale médiocre”. 

En effet, les traitements médicaux dès leur plus jeune âge entraînent chez certaines personnes des sentiments de confusion et de détresse liés à leur identité corporelle, précise la psychologue Najah Al Bazzou, psychologue et coordinatrice à Toulouse du CeSaMe Occitanie – Centre ENIPSE de ressources en santé mentale LGBT+. La pression pour se conformer à la norme masculine ou féminine peut également engendrer une forte anxiété et un manque d’estime de soi.

De plus, les personnes intersexes peuvent éprouver un sentiment d’isolement, sauf à trouver du soutien au sein de leur famille ou de leur communauté. Le manque de compréhension et d’acceptation de leur condition par la société contribue à déclencher des troubles anxieux ou dépressifs chez de nombreux jeunes, lesquels peuvent persister à l’âge adulte. Une partie de la génération actuelle se mobilise pour que les regards changent et que les suivantes rencontrent moins de problèmes de santé mentale. 

La discrimination multiple

Trop souvent, les personnes LGBT+ vivent plusieurs discriminations d’origines différentes en même temps. Ainsi, les personnes lesbiennes peuvent subir des discriminations liées au fait d’être une femme et d’autres liées à leur orientation sexuelle. Un homme noir et gay pourra être discriminé pour ces deux caractéristiques. Les autres sources de stigmatisation peuvent être le handicap, la corpulence, la religion, l’âge, l’origine ethnique ou géographique supposée. 

La professeure de droit Sandra Fredman qualifie le phénomène de “discrimination multiple”.  Ainsi, les discriminations se cumulent, avec des effets aggravés comme une vulnérabilité plus grande ou davantage d’exclusion, ce qui augmente leurs conséquences sur la santé psychique, comme l’explique une note du Conseil de l’Europe.

Faire partie d’une minorité, un facteur de stress

De nombreux scientifiques estiment que, si les personnes LGBT+ rencontrent davantage de problèmes de santé mentale, c’est en raison du stress qu’iels vivent en tant que minorité. Le fait de subir des discriminations, du harcèlement, du rejet, ou bien de devoir cacher ses particularités pour être accepté, sont autant de facteurs qui ont une influence négative sur la santé mentale.  

Les minorités sexuelles font en effet l’expérience d’un stress chronique, que la majorité hétérosexuelle ne connaît pas. Il est particulièrement difficile pour les personnes hétérosexuelles de se figurer l’ampleur des discriminations qui se manifestent tout au long de la vie des personnes LGBT+, depuis l’enfance, et au sein même de la famille. Cette méconnaissance ajoute au sentiment de solitude que les personnes LGBT+ peuvent ressentir. 

Cette forme de stress a été conceptualisée dès 2003 par le chercheur américain Ilan Meyer, qui l’a appelé le “stress minoritaire”. Dans ses travaux, Ilan Meyer est parti du principe que la violence subie ou ressentie, même quand celle-ci n’est pas un propos explicite ou ouvertement agressif, peut rappeler aux concerné·es leur appartenance à un groupe minoritaire stigmatisé, créant un climat anxiogène pour ces personnes. 

En étant exposé à des violences répétées, on peut développer des sentiments négatifs vis-à-vis de soi-même. Peu à peu, la personne se trouve conditionnée à s’attendre à des discriminations ou un rejet. Au fil du temps, l’effort pour faire face à la stigmatisation épuise ses ressources psychologiques. Cela lui donne la sensation de perdre du contrôle sur sa vie, entraînant des difficultés à réguler ses émotions et des problèmes de santé mentale.

Le “stress minoritaire” constitue un défi pour la santé mentale des personnes LGBT+ , mais iels développent des stratégies variées pour y faire face (voir plus bas dans cet article). 

Ce qui influence la santé mentale des personnes LGBT+

L'homophobie intériorisée

La santé mentale des personnes LGBT+ est influencée par les facteurs qui valent pour tout le monde. Ces facteurs sont cités dans l’article de notre site On a toutes et tous une santé mentale. Les scientifiques qui se sont intéressés aux spécificités de cette communauté ont cependant pu apporter des informations plus détaillées, précisant quels facteurs jouent un rôle plus important et dans quelles circonstances.

Ainsi, la stigmatisation vécue au quotidien peut entraîner, à la longue, de l’auto-stigmatisation. Ce phénomène consiste à s’appliquer à soi-même les préjugés qui ont cours dans la société, donc à s’accorder moins de considération. On parle par exemple d’homophobie ou de transphobie intériorisée. Il s’agit d’une vision négative portée sur sa propre orientation sexuelle, son genre ou ses pratiques sexuelles, dès lors que celles-ci sont éloignées de la norme définie par l’hétérosexualité et une vie dans le genre assigné à la naissance.

Il est important de connaître le phénomène de l’autostigmatisation pour mieux le repérer quand il se produit pour soi, ou pour une autre personne. Cela permet de prendre conscience de ses conséquences négatives, comme la diminution de l’estime de soi et de la confiance dans son pouvoir d’agir sur une situation. On peut alors chercher de l’aide pour soi-même ou encourager la personne à le faire, afin d’essayer de limiter cet impact. 

La minimisation des violences

L’autostigmatisation décrite plus haut peut amener la personne à minimiser les violences exercées contre iel. A force de les vivre, iel finit par les trouver banales. Par exemple, iel va considérer qu’une insulte, au fond, ce n’est pas si grave, même si c’est puni par la loi. Iel fait sienne une position qui relève pourtant de l’hostilité à son égard. “Ce ne sont que des mots”, entend-on souvent pour justifier des prises de position hostiles aux LGBTI”, explique l’association SOS homophobie dans son rapport de 2022 sur les violences subies par cette population. Or, “les discours discriminants, voire haineux, qui pointent certains groupes comme anormaux, inacceptables dans la société, se traduisent toujours par des coups. Les mots légitiment le passage à l’acte violent.”

L’impact sur la santé mentale des insultes répétées est par ailleurs bien réel. Elles peuvent générer de l’anxiété, du psychotraumatisme et diminuer l’estime de soi. 

L’homophobie intériorisée dont il est question plus haut s’exerce parfois de façon discrète. Ainsi, il existe des violences que les personnes LGBT+ ne considèrent pas forcément comme telles – certaines insultes qui sont passées dans le langage courant, “pédé” par exemple. Pourtant, ces mots restent des insultes qui dévalorisent les personnes LGBT+ et alimentent le sentiment de honte de soi.

La nécessité de cacher sa différence

Une orientation sexuelle et romantique (c’est-à-dire amoureuse) différente de l’hétérosexualité peut être compliquée à affirmer autour de soi. Cela dépend des personnes qui nous entourent, des circonstances et de la société dans laquelle on vit. Il peut être nécessaire de cacher cette orientation, comme le rapportent plusieurs études, pour se protéger de la stigmatisation ou du rejet. La famille est, en général, le cercle dans lequel les personnes LGBT+ taisent le plus leur orientation sexuelle et romantique. 

Le fait de devoir cacher son orientation ou son identité de genre à des proches, à son travail ou dans d’autres cercles peut engendrer de la détresse psychologique, la personne imaginant les conséquences possibles dans le cas où ce serait su. De plus, les stratégies mises en place pour garder cette information secrète augmentent sa charge mentale.

Déjà en 2009, une étude notait que les femmes bisexuelles dont les parents ne connaissent pas l’orientation ont plus de risque de vivre de la détresse psychologique. Autre résultat qui va dans le même sens : le risque d’avoir des pensées suicidaires pour les femmes lesbiennes est plus grand lorsque les parents ne connaissent pas leur homosexualité. Pourtant, lorsque les parents sont au courant de l’orientation sexuelle de leur fille, iels l’acceptent dans environ 88% des cas. 

La décision de faire connaître son orientation sexuelle et romantique ou son identité de genre autour de soi revient à chacune et à chacun, et peut varier en fonction de la période de sa vie. Cela dépend de ce que la personne perçoit de l’ouverture de son entourage à ce sujet et de ses propres ressources, à la fois psychologiques et matérielles (revenus, logement) pour faire face à de possibles réactions négatives. 

L’opportunité de faire, ou non, son coming-out

Le coming-out auprès de la famille est considéré comme une étape clé dans la vie d’un membre de la communauté LGBT+. “C’est aussi l’un des événements les plus stressants, note Alexandra Fotré, pair-aidante en santé mentale à l’hôpital du Vinatier, Psychiatrie Universitaire Lyon Métropole. Car on sait qu’il peut engendrer des ruptures familiales, du harcèlement, des violences”. 

Cette annonce volontaire est en général bénéfique à long terme pour la personne concernée. Dévoiler son orientation ou son identité donne la plupart du temps le sentiment d’être en accord avec soi-même. Cela peut procurer un sentiment de fierté et d’appartenance à un groupe. 

Cependant, le coming-out comporte aussi des risques. Il est utile, avant de prendre la décision de le faire ou pas, de tenter d’évaluer les conséquences possibles et de chercher comment on pourra y faire face. Dans certains cas, par exemple quand la personne dépend de sa famille du point de vue financier ou affectif, cette annonce sera remise à plus tard. Certaines personnes choisissent de ne pas la faire du tout. 

Un·e ami·e est souvent la première personne auprès de laquelle on va faire son coming-out. La personne peut s’avérer très soutenante et diriger vers d’autres personnes de son entourage susceptibles de partager les mêmes questionnements.

Je suis né·e femme, j’ai découvert ma non binarité vers 14 ans. Ça a commencé par une conversation avec une personne de ma classe à qui j’ai confié que je détestais ma poitrine. Elle m’a répondu qu’elle aussi. J’ai été soulagé.e d’être enfin compris.e. A 16 ans, j’ai fait mon coming-out non binaire auprès de mes amis du lycée, puis d’autres amis, et enfin de la famille, qui a bien réagi. Ils ont pris un peu de temps pour s'ajuster aux pronoms neutres, mais j'ai eu de la chance parce que tout le monde était très ouvert dès le début.

Crowley (pseudo), 22 ans, personne trans non binaire, aromantique et asexuel (aroace), développeur informatique

La question se pose différemment s’agissant des collègues. Si un seul coming-out permet d’informer toute la famille, “au travail, la personne est contrainte de faire plusieurs coming-out, étant donné le nombre conséquent de personnes à qui elle s’adresse au cours d’une vie professionnelle, poursuit Alexandra Fotré. Or, un coming-out peut mal se passer, entraîner une baisse de l’estime de soi et une hausse des symptômes dépressifs, tout en entamant l’autonomie de la personne”. Il s’agit d’une option, et la décision se réfléchit au cas par cas. Certains lieux et certains environnements de travail offrent plus d’opportunités que d’autres pour faire un coming-out.

Né·e femme, j'ai fait une demande de changement de prénom à l'âge de 17 ans. Aujourd'hui, je suis perçu·e comme un homme parce que je prends des hormones depuis 2 ans, mais je n’en suis pas un. Etre désigné·e ainsi me fait le même effet que si on disait mon prénom en oubliant une lettre. Ce n’est pas totalement mon prénom, mais ce n'est pas loin alors ça passe. Je préfère encore cela au fait d’être pris pour une femme. J’aime être envisagé comme un homme féminin plutôt que comme une femme masculine. Au travail, je dis que je suis un homme pour éviter les questions intrusives et l’outing auprès de personnes qui ne seraient pas ouvertes sur ces sujets.”

Crowley (pseudo)

Quand on est trans

Dans la communauté LGBT+, les personnes transgenres sont celles qui ont les plus grands défis à relever pour préserver leur santé mentale. Davantage stigmatisé·es, iels subissent plus de violences et pourtant déposent moins souvent plainte, de peur de ne pas être prises au sérieux ou traitées équitablement par les institutions comme la police, la gendarmerie, la justice. 

Les personnes transgenres consultent moins pour leur santé, pour éviter la situation douloureuse où un soignant se trompe sur leur identité ou leur assigne volontairement un autre genre que le leur. Les personnes transgenres craignent aussi de devoir raconter leur parcours de transition à une personne qui n’a pas idée de ce qu’iels traversent, de recevoir des jugements ou des avis alors qu’iels n’en ont pas demandé.

La plupart des personnes qui se disent non binaires, c’est-à-dire qu’iels ne se sentent ni hommes, ni femmes, ou bien une combinaison des deux, optent pour une transition non médicalisée, peut-on lire sur le site de Têtu Connect, média dédié à l’inclusion des personnes LGBT+ en entreprise.

Pour les personnes trans qui choisissent le recours à la médecine au moment de changer de genre, le parcours de soins constitue un autre défi pour leur santé mentale. Des spécialistes (médecins, endocrinologues) leur prescrivent des traitements hormonaux et iels peuvent, aussi, recourir à la chirurgie. L’orientation vers un·e psychiatre ou un·e psychologue n’est ni obligatoire, ni systématique. Certains médecins spécialisés dans les parcours de transition la conseillent, mais d’autres non. 

Certaines personnes trouvent dans les consultations ou séances une forme de soutien psychologique ; d’autres estiment que ce suivi a un impact négatif sur leur santé mentale parce que leur interlocutrice ou leur interlocuteur aborde leur transition comme s’il s’agissait de la conséquence d’un trouble psychique. On leur propose des traitements du type thérapie ou médicament psychotrope qu’iels jugent inutiles dans leur cas. 

La pair-aidante bénévole Héloïse Colin, de l’association lyonnaise Queer and Care, trouve contreproductive ce qu’elle appelle “la psychologisation” du parcours de soins trans. “On n’a pas besoin de psychiatres, mais de se rapprocher de pair·es, estime-t-elle. Rencontrer d’autres personnes trans permet de communiquer sur ses doutes et d’avoir des réponses à ses questions.”

Toujours selon elle, “ce qui crée – parfois – la dépression, ce n’est pas la transition en elle-même, c’est le fait de galérer dans son parcours médical. On se retrouve à devoir choisir entre des délais à rallonge si l’on consulte à l’hôpital public et des prix inabordables dans le privé. Par ailleurs, la plupart des médecins sous-dosent les hormones, alors les effets sont moins rapides, donc la transition prend plus de temps.”

Le psychiatre Serge Hefez reçoit de nombreuses personnes transgenres en consultation, au réseau Espas (GHU Paris Psychiatrie et neurosciences, à Paris) dédié aux questionnements autour de la sexualité ou l’identité de genre. Dans son expérience, “il y a des jeunes qui abordent la transidentité avec une estime d’eux-mêmes et un état psychique tout à fait satisfaisants. Ces jeunes n’ont pas besoin qu’on porte un regard de psychiatre ou de psychologue sur leur évolution, ils savent exactement ce qu’ils veulent. D’autres ont des parcours plus complexes avec beaucoup de stigmatisation pendant l’enfance, parfois des troubles du spectre de l’autisme et des antécédents de dépression. Les deux situations sont à prendre en considération avec la même bienveillance.”

Pour Serge Hefez, “la transidentité, c’est un parcours très long. C’est un cheminement qui peut se faire en zigzag, avec des hésitations, des allers-retours”. Il suggère aux personnes concernées de “ne pas se précipiter, de ne pas se référer à un parcours idéal et triomphant vu sur les réseaux sociaux. On peut trouver son rythme personnel, ses interlocuteurs, créer son propre parcours. Ce sont des vies entières qu’on consacre à la fabrication de soi.”

Des signes auxquels prêter attention, pour soi ou pour les autres

Chez les personnes LGBT + comme chez tout le monde, certains signes peuvent indiquer un problème de santé mentale. En plus des signes recensées dans la page de notre site On a toutes et tous une santé mentale, d’autres sont plus spécifiques aux personnes exposées au stress minoritaire dont il est question plus haut. Il est important de les connaître, afin de pouvoir les repérer et, si on est concerné, en parler avec une personne de confiance autour de soi. Voici les principaux, cités dans les études scientifiques : 

  • mauvaise estime de soi, manque d’amour-propre, autodépréciation (souvent la conséquence d’un psychotraumatisme lié à des agressions physiques,  psychologiques ou sexuelles antérieures),
  • annulation régulière de rendez-vous,
  • sentiment de ne pas être en capacité de sortir dans la rue et d’affronter des regards extérieurs,
  • isolement social qui conduit par exemple à tout se faire livrer chez soi au lieu d’aller faire les courses,
  • variations de l’humeur, avec des allers-retours entre exaltation, tristesse, peur, colère, en peu de temps,
  • négligence de l’hygiène corporelle, 
  • retards au travail, 
  • abandon des liens amoureux et/ou de son rôle de parent,
  • crises d’angoisse,
  • troubles des conduites alimentaires,
  • addiction aux drogues ou à la fête,
  • prise de risques dans la sexualité.

A noter : On peut développer une forme d’addiction à la fête. La personne n’est plus en mesure d’établir un contact social en dehors d’un lieu sur-stimulé avec lumières, musique, foule. Iel entre dans de l’hyperactivité passant par les soirées ou les concerts, peut se mettre en danger dans son travail et négliger ses relations du quotidien. De manière générale, la population LGBT+ est plus susceptible de consommer des drogues, de l’alcool ou du tabac que la population hétérosexuelle, d’après le guide en santé mentale de l’association Sidaction. 

Et la sexualité dans tout ça

La sexualité peut, selon la personne et la période de sa vie, influer sur son bien-être de façon positive ou négative. Elle peut aussi n’avoir aucune influence et ce,  indépendamment de l’identité de genre et/ou sexuelle. Le fait d’appartenir à une minorité sexuelle ou de genre peut se conjuguer à une vie sexuelle épanouie, de même qu’à l’absence – choisie – de vie sexuelle.

Certaines personnes LGBT+ choisissent de fréquenter des lieux où se retrouvent d’autres personnes de la même communauté afin de trouver des partenaires. D’autres, au contraire, se tiennent à distance des lieux ou événements identifiés LGBT+ et saisissent d’autres opportunités pour faire des rencontres, comme les amis, le voisinage, les études ou le travail. 

Je privilégie les relations affectueuses avec des hommes où nous pouvons discuter, échanger, dormir ensemble. Je rencontre des gays qui consomment du sexe, mais ont peu de relations de confiance autour d’eux. J’ai envie de créer de belles relations, même si elles sont courtes. Alors quand je reçois quelqu’un à la maison, j’installe un climat chaleureux et propice à la conversation.

Kevin (pseudo), 34 ans, homme ayant des relations sexuelles avec des hommes, juriste

Quand on est un homme homosexuel, on se trouve davantage exposé à une contamination par le VIH à travers les rapports sexuels, d’après les chiffres de 2022 publiés par Santé Publique France. Cette crainte peut favoriser des troubles anxieux ou dépressifs chez les hommes gays et bi, qu’ils soient séropositifs ou non. 

Les traitements préventifs du VIH ont cependant libéré de nombreuses personnes de cette peur, notamment l’arrivée d’un médicament connu sous le nom de la PrEP, qui réduit de beaucoup le risque de transmission du virus. La PrEP a également diminué la sérophobie, c’est à dire le rejet des personnes séropositives.

De fait, une large étude néerlandaise publiée en 2020 a constaté que la prise régulière de la PrEP, si elle ne diminuait pas la dépression ou l’anxiété, pouvait diminuer des comportements à risque comme la prise d’alcool et les addictions sexuelles. Ainsi, cette étude relève que les hommes gays et bi qui prennent la PrEP régulièrement, avant, pendant et après les rapports sexuels, ont réduit leur consommation de drogues et d’alcool.

Certaines pratiques constituent des défis particuliers, au regard de la santé mentale. Le chemsex (chem pour chemicals, ou produits chimiques), qui consiste à prendre des drogues lors de rapports sexuels, en fait partie. 

Le chemsex est le plus souvent pratiqué par des hommes gays et bi. Il peut générer des bienfaits perçus tels qu’une amélioration des sensations, une réduction des inhibitions, une exploration des sexualités. Certaines personnes renforcent ainsi leur sentiment d’appartenance et de connexion au sein de la communauté LGBT. Cependant, ces effets sont souvent temporaires et doivent être mis en balance avec des conséquences négatives dans la vie sociale, professionnelle et affective, comme l’isolement, ou encore le risque de dépendance.

Le Chemsex peut être vu, dans certains cas, comme un moyen de surmonter des difficultés à s’accepter, que ce soit physiquement ou dans son orientation sexuelle. Le manque d’estime de soi est alimenté, entre autres, par l’expérience parfois brutale de certaines applis de rencontre qui répertorient les personnes sur de multiples critères physiques (minceur, taille,…). La consommation de drogues désinhibe, permettant notamment de mieux s’assumer quand le corps ne correspond pas aux exigences affichées de désirabilité.

Cependant, une pratique de chemsex non safe (sécuritaire) peut altérer la capacité à donner ou à obtenir un consentement clair. En effet, les produits consommés influencent le jugement et la perception de ses propres limites. Cela peut exposer à des situations de violences sexuelles ou à des rapports non consentis, parfois sous pression. Ainsi, il est essentiel de se renseigner sur les moyens de réduire ces risques, d’appliquer les principes du consentement explicite et de demander aux autres de le faire.

Des stratégies pour s’aider soi-même

Il existe de nombreuses stratégies pour préserver sa santé mentale quand on est une personne LGBT+. Voici une sélection de stratégies utilisées fréquemment par des personnes concernées ou bien recommandées par des professionnel·les de la santé mentale.

Appeler une ligne d’écoute

On peut trouver des lignes de soutien psychologique en consultant notre guide des lignes d’écoute, et notamment sa rubrique “Homophobie, transphobie”. Certaines lignes d’écoute sont dédiées à un groupe en particulier (par exemple les personnes transgenre) ou à une catégorie d’âge (par exemple les moins de 25 ans). D’autres s’adressent à toute personne s’interrogeant sur son orientation sexuelle ou son identité de genre. On peut aussi communiquer par tchat avec les écoutant·es.  

Pour les personnes qui pratiquent le chemsex, les militants de l’association Aides tiennent une ligne d’écoute Info Chemsex, un groupe privé sur Facebook et un autre sur Telegram où l’on s’exprime de manière anonyme (voir la rubrique “troubles addictifs” dans notre guide des lignes d’écoute).

Se rapprocher d’autres LGBT+

Rencontrer d’autres personnes LGBT+, se faire des ami·es au sein de cette communauté, apporte un soutien important. Cela permet d’évoquer son ressenti ou ses problématiques avec des gens qui les comprennent plus facilement et de ne pas se sentir seul·e. On peut trouver ces personnes dans son entourage ou bien se rendre dans les locaux d’associations LGBT+, dans des cafés ou des lieux festifs fréquentés par les personnes LGBT+.

Cependant, on peut être confronté, au sein même de la communauté LGBT+, à des stéréotypes et des discriminations. Par exemple, chez les hommes gays, on peut se trouver confronté à des stéréotypes consistant à désigner comme plus attirants les hommes minces, musclés ou soucieux de leur apparence. Il existe des injonctions propres à chaque groupe LGBT+. Ces injonctions peuvent s’avérer difficiles à vivre parce que les personnes qui se rapprochent d’un groupe sont plutôt à la recherche d’acceptation et de soutien.

On peut aussi faire le choix de ne pas fréquenter des lieux LGBT+, parce qu’on n’en ressent pas le besoin. 

Quand on est un·e adolescent·e ou un·e jeune adulte, avoir un modèle plus âgé peut jouer un rôle déterminant pour sa santé mentale. Cela permet de s’imaginer un futur, de se projeter à plusieurs années de là dans une vie qui nous convienne. On peut trouver cette personne autour de soi. Elle peut aussi être une personne célèbre (par exemple un chanteur ou une chanteuse, un·e artiste, un entrepreneur ou une entrepreneuse) dont on admire le talent ou les réalisations.

Un autre moyen de se rapprocher de personnes LGBT + consiste à se connecter à travers des réseaux sociaux. En suivant des comptes de personnes militantes ou simplement concernées, on peut partager des questionnements en commentaires, se renseigner sur des pratiques sexuelles, s’informer sur ses besoins spécifiques. 

Attention, toutefois, à certains effets négatifs des réseaux sociaux. Ils peuvent mettre sur notre chemin des personnes qui sont plus avancées que nous dans leur parcours identitaire. Leurs positions très affirmées peuvent nous donner le sentiment d’être en retard, pas adéquats, dans une période où nous cherchons nos repères. Nous pouvons recevoir des conseils qui ressemblent à des injonctions et nous déstabilisent. Il est important de choisir, pour échanger, des personnes avec lesquelles on partage un même état d’esprit.  

Pour plus de tranquillité, on peut privilégier les tchats sur Discord quand on veut échanger des messages en direct. Cette plateforme a l’avantage, souligne l’une des médiatrices de santé paires sollicitées pour cet article, de proposer des filtres qui évitent de recevoir des contenus inappropriés.

"Ce qui compte le plus, pour ma santé mentale, ce sont les ami·es. J'en ai gardé quelques un·es de l'époque du lycée, avant ma transition. Cette année, depuis que je suis bien avec moi-même, j'ai de nouveaux potes, on a des parcours communs, ce sont ceux dont je me sens la plus proche. Ca s'est fait par un groupe sur Discord de jeux de rôle en ligne, puis une soirée d'anniversaire où j'ai rencontré·e quelqu'un qui m'a présenté un de ses potes LGBT. On discute en vocal sur Discord, on habite tous loin les uns des autres. J'ai ma famille tout court et maintenant, j'ai en plus ma famille LGBT".

Appoline (pseudo), 25 ans, personne trans féminine non binaire, concept artist

Rejoindre un groupe de parole

De nombreuses associations proposent des groupes de parole pour les personnes LGBT+. Ces réunions permettent de rencontrer d’autres personnes en face à face et d’avoir des échanges entre pair·es sur les expériences vécues. Certaines se tiennent en visio, ce qui facilite la participation de personnes habitant loin les unes des autres ou pouvant difficilement se déplacer. 

Se rapprocher du collectif qui nous correspond

Il existe des associations dédiées à des groupes particuliers quant à l’orientation sexuelle ou romantique et l’identité de genre. Par exemple, les associations Outrans, Acceptess-T et Espace santé Trans s’adressent aux personnes transgenres. L’association Bicause s’adresse aux personnes bisexuelles et pansexuelles. Le Collectif Intersexe et Activiste réunit des personnes intersexes. 

Il est généralement bénéfique pour la santé mentale de se rapprocher du groupe qui nous correspond le mieux. Cela permet d’échanger sur des sujets qui ne sont pas abordés dans un contexte plus large.

Pratiquer des activités sportives

La culture et le sport sont autant d’occasions de faire connaissance avec d’autres. Les centres culturels LGBT+ organisent des clubs de lecture ou des visites de musée, des applis permettent aussi d’organiser des sorties avec d’autres personnes de la communauté.

Il existe des associations LGBT+ pour tous types de sport. L’association Les Dégommeuses à Paris promeut le foot féminin, la lutte contre le sexisme et les LGBT-phobies. A Marseille, l’association Marseille United Sport pour Tous·tes propose de l’escalade, de la zumba ou de la boxe.

Regarder des séries sur les thèmes LGBT+

Lire des romans dont un ou plusieurs personnages font partie de la communauté LGBT+, regarder des séries ou des films qui mettent en scène des thèmes LGBT+ sont des moyens de favoriser la santé mentale. Les fictions permettent de s’identifier à des modèles, de découvrir une part de soi dans tel ou tel personnage, et de considérer ainsi que son identité est valable, légitime et positive

Voici quelques exemples de fictions qui ont marqué les esprits : les séries “HeartStopper”, “Sex Education” ou “Bros” sur Netflix, les films “La Jeune fille en feu” de Céline Sciamma, “Le secret de Brokeback Mountain” d’Ang Lee. Le cinéma et la télévision regorgent de chefs-d’œuvre autour des questionnements LGBT+. 

"A partir de l'adolescence, j'ai épluché les séries, les films, les mangas, pour trouver des représentations de personnes queer. Sans ces représentations, tu ne peux pas te comprendre. Quand j'étais au plus bas, je lisais un manga, Eclat(s) d'âme, où on suit la vie de différents jeunes LGBT au Japon. Ces personnes se retrouvent entre elles dans un espace sûr. C'est cette BD qui m'a fait tenir dans une période où tous les jours, j'avais des pensées suicidaires".

Appoline (pseudo), 25 ans, personne trans féminine non binaire, concept artist

Se plonger dans l’histoire LGBT+

Le sentiment d’appartenance à une communauté est un facteur qui a une influence positive sur la santé mentale. Se définir ou se reconnaître comme une personne LGBT+ peut générer un tel sentiment. Or l’identité LGBT+ a varié selon les époques. Et elle est toujours en construction. En se renseignant sur l’histoire de la communauté, on se rend compte du chemin parcouru depuis l’Antiquité par les personnes militant pour le droit à une orientation sexuelle ou une identité de genre reconnue et respectée. Leur pugnacité, les combats qu’iels ont remportés offrent une assise et des références valorisantes.

Une étude scientifique a d’ailleurs montré que les politiques publiques en faveur des droits des LGBT+ ont un impact significatif sur le bien-être de cette population. Aux Etats-Unis, les initiatives en faveur du mariage gay auraient ainsi réduit de 15% le taux de suicide chez les adolescentes et adolescents se définissant lesbiennes, gays ou bisexuel·les.

Se poser dans des lieux sûrs

Il est important de repérer autour de chez soi un ou plusieurs endroits ouverts, accueillants, où on se sent à l’abri du jugement et des manifestations d’hostilité. On qualifie ces lieux de LGBT+ friendly, c’est à dire sympathisants LGBT+. Certains sont connus par le bouche à oreille, d’autres l’affichent. 

Ainsi, dans leurs descriptifs sur Google, des restaurants, boîtes de nuit ou campings arborent l’icône LGBTQ+ friendly, en forme de cœur avec le drapeau inclusif (pour moitié arc-en-ciel). D’autres établissements, commerces, lieux publics comme des bibliothèques ou des mairies affichent dans leur vitrine ou sur leur porte d’entrée l’autocollant “En lieu sûr” de l’association FLAG !. Il signale les endroits bienveillants et sans discrimination qui font partie d’un dispositif national de lieux sûrs. 

En France, il existe 18 centres LGBT+, tenus le plus souvent par des associations, qui accueillent chacune et chacun sur tout le territoire. On peut appeler avant de venir ou bien simplement pousser la porte aux heures d’ouverture. 

Des maisons de retraite LGBT+ friendly ont obtenu le label Grey Pride (fierté grise, jeu de mots en anglais sur gay et grey), pour leur engagement à prendre en compte les spécificités des personnes LGBT+.

Chercher un environnement LGBT+ friendly pour le travail

Quand on a le choix dans sa recherche d’emploi, on peut se renseigner sur les entreprises ou les organisations pour trouver lesquelles sont plus ouvertes aux personnes LGBT+. Celles qui ont signé la Charte de l’Autre Cercle sont reconnues comme respectueuses des droits de la communauté. De manière générale, les études scientifiques montrent que dans les entreprises où les managers génèrent de la confiance, les employés sont plus susceptibles de révéler leur identité minoritaire.

"J'ai choisi de travailler dans le jeu vidéo et le cinéma d'animation. C'est un milieu artistique très ouvert aux personnes queer. Beaucoup d'annonces d'emploi indiquent H/F/NB, c'est à dire qu'on peut postuler si on est homme, femme, non binaire. Je n'ai pas à me demander si je me sentirai accepté·e".

Appoline (pseudo), 25 ans, personne trans féminine non binaire, concept artist

Trouver des soignants LGBT+ friendly

Il existe des réseaux et des listes de professionnel·les de santé sensibilisés aux problématiques de la communauté LGBT+. 

Par exemple, l’association ENIPSE a créé un réseau de professionnels de santé mentale et de sexologues dans 13 villes de France qui organise des permanences psychologiques ou sexologiques gratuites au sein de lieux de rencontres LGBT+ et d’associations LGBT+. Elle propose aussi un programme d’orientation et d’écoute gratuit dans le cadre de ses dispositifs communautaires en santé mentale CeSaMe à Toulouse et à Paris.

Le réseau ESPAS à Paris accueille les personnes transgenres en particulier, mais aussi les autres personnes LGBT+. Le réseau de professionnel·les PsyGay réunit des psychiatres, psychologues, psychothérapeutes, psychanalystes, psychopraticiennes et psychopraticiens, qui se déclarent sûrs (safe) et inclusifs pour la communauté LGBT+.

Signaler violences ou discriminations

On peut porter plainte à la police ou à la gendarmerie pour des violences qu’on a subi ou saisir le Défenseur des droits pour des discriminations, en se faisant accompagner par des associations, que celles-ci soient LGBT+ ou non. 

Ravad, association LGBT+, est particulièrement active sur ce point, tout comme France Victimes, association généraliste, qui propose un soutien à ces démarches. Celles-ci peuvent en effet s’avérer complexes et nécessiter un appui sur les aspects social, psychologique et juridique. 

La plateforme publique antidiscriminations.fr propose un numéro d’appel, le 3928, auquel répond une équipe d’écoutant·es juristes. Voir notre page Les lignes d’écoute, rubrique “Défense des droits, signalement”.  

Pour la psychologue Najah Al Bazzou, “faire reconnaître ses droits et sa place de victime est essentiel dans le processus de réparation et de reconstruction”.

Il est utile de savoir que signaler ou porter plainte est un choix qui comporte à la fois des bénéfices et des risques pour la santé mentale. On peut se sentir porté par cette démarche qui consiste à faire respecter ses droits. Mais on peut aussi être confronté à des discriminations de la part des personnes qui reçoivent les plaintes, se retrouver engagé dans un processus long, coûteux en énergie. Si on hésite, on peut s’entourer de personnes qui pourront nous aider à prendre cette décision.

Comment aider une personne LGBT+

Je suis parent

Je peux notamment :

  • Amener moi-même le sujet dans la discussion. Beaucoup de jeunes LGBT+ pensent qu’iels seraient en rupture familiale en annonçant leur orientation sexuelle ou leur identité de genre à leurs parents. On peut prendre l’initiative d’aborder le sujet et leur démontrer le contraire en disant : “Tu es toujours mon enfant, je t’aime comme tu es”.
  • Proposer à mon enfant en cours de transition de l’accompagner à ses rendez-vous médicaux s’il en a. C’est une forme de soutien qui peut être appréciée, à condition que la personne concernée le souhaite.
  • Me renseigner auprès d’associations. Certaines proposent aux parents des accompagnements dans la durée, comme Contact, avec entretiens individuels et groupes de parole pour échanger avec d’autres parents.
  • Chercher du soutien psychologique auprès de mon entourage ou de professionnel·les de la santé mentale. En effet, cela peut être compliqué, pour un parent, de découvrir que l’orientation sexuelle ou l’identité de genre de son enfant n’est pas celle qu’iel avait d’abord imaginée. A l’annonce d’une transidentité par exemple, “on peut comprendre que ceux qui ont élevé un petit garçon éprouvent de grandes difficultés à l’idée de se retrouver avec une fille, et inversement, note le psychiatre Serge Hefez. C’est tout un univers de projections qui s’effondre, cela demande aux parents beaucoup de travail sur eux-mêmes pour continuer à aimer leur enfant et l’accompagner dans ses souhaits. Pourtant, leur enfant devenu adulte reste le bébé qu’ils ont tenu dans leurs bras et ils peuvent se fier à ce sentiment intime qu’ils seront toujours là pour le protéger.”

Je suis un·e collègue

Je peux notamment : 

  • Faire attention à ne pas “outer” une personne, c’est-à-dire ne pas faire un commentaire ou une remarque en public qui révèlerait l’orientation sexuelle de mon ou ma collègue, et ainsi dévoiler ce qu’iel avait choisi de cacher. Cela arrive souvent au travail, par inadvertance. Or, cela enlève du pouvoir sur sa propre vie à la personne concernée et peut la mettre en danger dans son activité professionnelle ou sa carrière.

Je suis un·e soignant·e

Si je souhaite éviter que des personnes LGBT+ renoncent aux soins, je peux : 

  • M’informer moi-même sur ces questions, me former
  • Poser la question de l’orientation sexuelle et/ou de l’identité de genre durant la consultation, afin de pouvoir prendre en compte les problématiques médicales de la personne lorsqu’elles sont spécifiques
  • Afficher dans la salle d’attente un mot de bienvenue, un message engageant comme « accueil bienveillant dans le respect de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre », déposer sur une table de la documentation sur les thèmes LGBT+, ne pas apposer sur la porte des toilettes le symbole genré (une personne en jupe, une personne en pantalon) mais un simple “Toilettes” ou un pictogramme non genré  (il en existe plusieurs, comme celui comportant une troisième personne portant d’un côté une jupe, de l’autre un pantalon)
  • Garder en tête qu’une orientation sexuelle ou une identité de genre différente n’est pas en soi un problème de santé mentale. “On est dans des variantes de la norme, souligne le psychiatre Serge Hefez. Il faut considérer ces personnes avec leur différence et prendre connaissance des risques de santé spécifiques auxquels elles sont exposées”.
  • Face à une personne transgenre, lui demander comment iel veut être nommé, avec quel pronom (il, elle, un pronom neutre comme iel ou yel) au lieu de tenter de le deviner et prendre le risque de se tromper, ce qu’on appelle “mégenrer” (par exemple écrire dans son dossier “il” à la place de “elle”)
  • Si je suis pharmacien•ne, montrer le nom d’un médicament sur l’ordonnance plutôt que le lire à voix haute devant d’autres client·es ou employé·es, respecter l’intimité de mon client ou ma cliente en gardant en tête que certaines questions relèvent de la vie privée
  • Garder pour moi les émotions négatives (colère, peur) si elles me viennent en cours de consultation. Ces émotions n’ont pas à être jugées. On peut malgré tout chercher ce qui nous rapproche de la personne en face de nous, ce qui va nous permettre de nouer un lien. 

Des guides en ligne 

  • Guides Santé mentale LGBT+ de l’association Paris sans sida (2024) Paris sans sida

Des podcasts 

Des enquêtes 

Cet article a été écrit par Ana Waalder, journaliste indépendante spécialisée en santé et Estelle Saget, journaliste et responsable éditoriale de Psycom.

Ont été sollicités pour cet article : 

Najah Al Bazzou, psychologue et coordinatrice à Toulouse du dispositif de soutien et d’orientation psychologique CeSaMe Occitanie de l’ENIPSE (association dédiée à la santé des personnes LGBT+) ; Appoline (pseudo), personne trans féminine non binaire ; Héloïse Colin, pair-aidante bénévole au sein de l’association Queer and Care, à Lyon ; Cyril Combes, personne concernée et Community manager de Psycom ; Crowley (pseudo), personne trans non binaire ; Romane Faure-Mary, sociologue du genre et médiatrice de santé paire au sein de l’association Hélices à Lyon ; Alexandra Fotré, pair-aidante en santé mentale dans un centre ressource autisme (CRA) à l’hôpital psychiatrique du Vinatier à Lyon ; David Friboulet, psychothérapeute sexologue et coordinateur à Paris du CeSaMe Paris Ile-de-France de l’ENIPSE; Serge Hefez, psychiatre et psychanalyste au GHU Psychiatrie et neurosciences (Paris), spécialiste de la transidentité, fondateur du réseau Espas dédié aux questionnements sur l’identité sexuelle ; Kevin (pseudo), personne concernée, homme ayant des relations sexuelles avec des hommes, a bénéficié du dispositif de séances gratuites de psychothérapie de l’ENIPSE  ; Annie Velter, chercheuse à Santé Publique France, socio-démographe et autrice de plusieurs études sur la santé mentale des LGBT+.

© Psycom – Tous droits réservés

Najah Al Bazzou déclare ne pas avoir de liens d’intérêts avec des entreprises fabriquant ou commercialisant des produits de santé. Elle est la coordinatrice du dispositif Cesame Occitanie de l’ENIPSE, cité dans l’article.

Appoline (pseudo) déclare ne pas avoir de liens d’intérêts avec des entreprises fabriquant ou commercialisant des produits de santé.

Héloïse Colin déclare ne pas avoir de liens d’intérêts avec des entreprises fabriquant ou commercialisant des produits de santé.

Cyril Combes déclare ne pas avoir de liens d’intérêts avec des entreprises fabriquant ou commercialisant des produits de santé.

Crowley (pseudo) déclare ne pas avoir de liens d’intérêts avec des entreprises fabriquant ou commercialisant des produits de santé.

Romane Faure-Mary déclare ne pas avoir de liens d’intérêts avec des firmes fabriquant ou commercialisant des produits de santé.

Alexandra Fotré déclare ne pas avoir de liens d’intérêts avec des entreprises fabriquant ou commercialisant des produits de santé

David Friboulet déclare ne pas avoir d’intérêts avec des entreprises fabriquant ou commercialisant des produits de santé. Il est le coordinateur du dispositif Cesame Paris Ile-de-France de l’ENIPSE, cité dans l’article.

Serge Hefez a reçu entre 2021 et 2024 des financements des laboratoires pharmaceutiques Gilead Sciences et MSD France pour des formations.

Kevin (pseudo) déclare ne pas avoir de liens d’intérêt avec des entreprises fabriquant ou commercialisant des produits de santé.

Annie Velter déclare ne pas avoir de liens d’intérêts avec les firmes fabriquant ou commercialisant des produits de santé.

Estelle Saget déclare ne pas avoir de liens d’intérêts avec des entreprises fabriquant ou commercialisant des produits de santé .

Ana Waalder déclare ne pas avoir de liens d’intérêts avec des firmes fabriquant ou commercialisant des produits de santé.

Ces déclarations peuvent être vérifiées sur la Base Transparence Santé du Ministère de la Santé.

Cet article a été rédigé dans le cadre d’un partenariat entre Psycom et Santé publique France.