Nous pouvons trouver que certaines techniques nous aident, et d’autres pas du tout. C’est pourquoi il est utile d’en essayer plusieurs. Les exercices et conseils disponibles sur Internet ne remplacent pas le soutien que nous trouvons auprès de notre entourage ou, quand c’est nécessaire, auprès des professionnels de la santé mentale : ils s’y ajoutent.
Montrer de la bienveillance envers soi-même
Au lieu d’être dur avec nous-mêmes et de nous critiquer, nous pouvons décider de nous traiter avec bienveillance. En imaginant ce que nous dirions à une amie ou un ami en difficulté, nous pouvons trouver des paroles à nous adresser pour nous réconforter. Avec un peu d’entraînement, nous pouvons apprendre ainsi à pratiquer ce qu’on appelle l’auto-compassion.
On ne parle pas, ici, de s’apitoyer sur son sort. L’idée est de commencer par reconnaître que nous traversons un moment difficile. Ensuite, nous pouvons chercher quels mots pourraient nous apaiser, quel geste pourrait nous faire du bien.
Quels outils ?
Mieux se connaître
Mais pourquoi je réagis comme ça ?
Quand nous nous trouvons dans une situation inconfortable ou difficile, nous pouvons marquer une pause et prendre le temps de nous observer nous-mêmes, sans nous juger. Il s’agit de repérer quelles sont nos émotions sur le moment, nos pensées, nos comportements. À force de répéter cet exercice, nous pouvons trouver des réponses à la question : pourquoi je réagis comme ça ?
Petit à petit, nous connaissons mieux notre fonctionnement. Ainsi, nous pouvons faire le choix d’agir de telle ou telle façon, en accord avec les valeurs qui sont importantes pour nous.
QUELS OUTILS ?
- L’article pour apprendre à se connaître, avec son quizz et son exercice pour ralentir et se regarder faire (Fondation Jeunes en tête, Canada)
- L’article pour apprendre à respecter les limites, les siennes et celles des autres (Fondation Jeunes en tête, Canada)
Reconnaître ses émotions
Il est parfois compliqué de reconnaître nos émotions. La plupart d’entre nous pense que si nous sommes tristes, les larmes vont nous monter aux yeux. Mais la tristesse peut se manifester d’une autre façon. Certaines personnes vont perdre l’appétit. D’autres vont afficher un grand sourire en toutes circonstances, comme si rien ne les touchait. Aussi, il est utile de prêter attention à nos réactions et de repérer les signes particuliers, chez nous, des différentes émotions qui nous traversent.
Certaines émotions sont considérées comme négatives, au motif que leur ressenti serait désagréable. Aussi, il est courant de chercher à réprimer sa peur, sa tristesse ou sa colère. Or par un mécanisme désormais bien établi en psychologie, cette tentative produit l’effet inverse de celui recherché. Moins nous accordons de place à une émotion, et plus elle en occupe. Aussi, il est important de la prendre en compte et de lui faire une place dans nos journées.
QUELS OUTILS ?
Quand les émotions se déchaînent
Parfois nos émotions se déchaînent. Nous nous sentons secoués, malmenés ou perdus, comme un bateau sans ancre, balloté par les vagues. S’ancrer dans le présent permet de mieux traverser ces tempêtes émotionnelles. La technique qu’on appelle l’ancrage peut nous aider à revenir ici (à ce qui m’entoure) et maintenant (à ce qui se passe là, tout de suite).
Voici un exercice proposé par l’OMS : « Que pouvez-vous voir, entendre, toucher, goûter et sentir ? Prêtez attention, avec curiosité, à ce qui se trouve devant vous. Remarquez où vous êtes, qui est avec vous et ce que vous êtes en train de faire. » On peut s’entraîner à le faire dans les moments tranquilles, afin d’être prêt si on doit faire face à une nouvelle tempête.
QUELS OUTILS ?
Décrocher de ses pensées difficiles
Il arrive que les mêmes pensées difficiles reviennent, sans qu’on puisse les chasser. Certaines nous sont utiles, nous poussant à chercher des solutions. D’autres provoquent seulement de la souffrance. On les appelle des pensées automatiques, des pensées parasites, ou encore des “ruminations”. Cela peut aussi concerner des émotions ou des sensations. Alors que faire dans une telle situation ?
Pour commencer, nous pouvons essayer de prêter attention à ces pensées, émotions ou sensations difficiles. Au lieu de s’efforcer de les ignorer, on s’arrête sur elles. On tente de faire le tri entre les pensées utiles et les autres. Ensuite, nous pouvons utiliser différentes techniques pour nous aider à décrocher des pensées parasites et leur enlever de leur pouvoir sur nous.
QUELS OUTILS ?
S’accepter comme on est
Il peut être difficile d’apprécier notre physique, quand il existe autant de normes de beauté concernant le poids, la taille ou encore la pilosité. En prenant conscience des représentations qui nous sont imposées, on peut s’affranchir de certains diktats et se regarder différement. S’accepter comme on est participe à notre santé mentale.
QUELS OUTILS ?
- Le “cahier engagé” Bodypositive (2021) du Crips (Centre régional d’information et de prévention du sida et pour la santé des jeunes) Ile-de-France, sorte de cahier de vacances avec 18 pages de jeux et d’exercices dont les réponses sont à la fin
Nous avons déjà vécu, dans le passé, des situations où nous nous sommes sentis déstabilisés, isolés ou abattus. Nous avons été surpris, peut-être, de trouver les moyens d’y faire face, alors que nous pensions au départ que c’était peine perdue. Si nous nous sentons en difficulté à nouveau, c’est le moment de se rappeler de cette période et d’utiliser ce que nous avons appris.
Nous pouvons dresser une liste de ce qui nous a aidé à l’époque, par exemple prendre soin d’un animal de compagnie, échanger avec telle personne en qui nous avons confiance, débuter un nouveau jeu vidéo, nous aménager un espace qui soit un refuge dans notre maison ou nous rendre dans un lieu qui nous réconforte. Nous pouvons, en plus, dresser une liste de ce que nous avons déjà essayé et qui ne nous a pas aidé, afin de ne pas gaspiller notre énergie.
Et si on changeait nos habitudes de vie ?
Veiller à la qualité de son sommeil
Le déroulement de nos nuits a une influence plus importante qu’on l’imagine sur notre santé mentale. En veillant à la qualité de notre sommeil, nous pouvons réduire les risques d’épuisement ou de dépression, comme des études scientifiques l’ont montré. Certains principes peuvent y aider, par exemple se déconnecter des écrans au moins 1 heure avant de se coucher. À chaque personne de repérer, en plus, les conditions ou les petits gestes qui favorisent, chez elle, l’endormissement et un sommeil réparateur.
QUELS OUTILS ?
- La fiche mémo de l’Institut national du sommeil et de la vigilance avec les 10 recommandations des médecins pour bien dormir, le jeu des 6 erreurs à éviter dans la disposition de sa chambre et les conseils afin de bien se nourrir pour bien dormir
- Les vidéos sur insomnie et hygiène du sommeil, la pratique et comment tenir une bonne résolution par Adrien Goncalves, assistant social formé à la psychoéducation, intervenant pour la chaîne YouTube La psychiatrie du soleil (APHM)
- Le questionnaire du sommeil, à remplir en ligne pour faire le point sur sa qualité et bénéficier de conseils adaptés, quand on rencontre des problèmes de sommeil depuis plus de trois mois (Réseau Morphée)
- Les applis gratuites Mon Agenda du Sommeil Antifatigue, à remplir pour repérer ses rythmes de sommeil, et Kanopée, avec les conseils personnalisés de Louise, personnage virtuel, pour améliorer la qualité de son sommeil (CHU de Bordeaux). Avec ces deux applis, l’identité n’est pas demandée. Pour en savoir plus sur la politique de traitement des données personnelles, consulter la page dédiée pour Kanopée et pour Agenda du Sommeil Antifatigue.
S’activer tous les jours
Il est désormais établi que la pratique régulière d’une activité physique améliore notre santé mentale. L’activité agit en particulier sur l’anxiété et la dépression. En France, le Programme national nutrition santé (PNNS) recommande de réaliser l’équivalent d’au moins 30 minutes de marche rapide tous les jours ou à défaut, au moins 5 jours dans la semaine.
On peut décider de changer certaines habitudes dans son quotidien, par exemple monter les escaliers au lieu de prendre l’ascenseur, se déplacer à pied ou en vélo plutôt qu’en voiture, se livrer à toute activité qui nous plait, adaptée à nos possibilités et à notre état de santé.
QUELS OUTILS ?
Prendre du repos quand on en a besoin
Les temps de repos, dans notre quotidien et au cours de l’année, sont une nécessité. Les pauses durant la journée de travail, la sieste quand c’est possible, les week-ends et les vacances : tous ces moments de répit contribuent à diminuer notre stress et à augmenter notre énergie. Bien souvent, ils nous rendent même plus créatifs.
À cette occasion, on peut :
- pratiquer des activités qu’on aime,
- renforcer les liens avec les personnes importantes pour nous,
- vivre de nouvelles expériences,
- simplement… ne rien faire.
Autant de façons de préserver notre santé mentale.
QUELS OUTILS ?
Un nombre croissant d’études scientifiques montre que le contact avec la nature est une source de bien-être. En passant régulièrement du temps dans un parc, une forêt ou le long d’une rivière, nous en retirons des bénéfices autant pour notre corps que pour notre esprit. Cela peut notamment diminuer le niveau des hormones du stress.
Si on habite en ville, on peut installer des plantes chez soi, chercher dans son quartier un jardin public ou un coin de verdure.
Tenir un journal de gratitude
Le journal de gratitude est une pratique consistant à noter chaque soir sur un bloc-notes jusqu’à cinq événements de la journée qui nous font ressentir de la gratitude. Autrement dit, des instants qui nous ont fait du bien ou des situations qui suscitent chez nous un sentiment de reconnaissance vis-à-vis de ce que la vie nous apporte. Il peut s’agir de la pause qu’on s’est accordée pour boire un café accoudé à la fenêtre, de l’appel reçu d’une personne chère ou d’une nouvelle tombée dans l’actualité qui nous a réjouis.
On peut tenir le même type de journal avec les petits ou les grands plaisirs de sa journée – qu’on éprouve de la gratitude, ou pas.
« Parfois, la critique du collègue ressassée tout au long de la journée va s’imposer davantage que les aspects satisfaisants de la journée, souligne Rebecca Bègue Shankland, maître de conférences en psychologie clinique et psychopathologie, dans un entretien publié en 2018 sur le site de l’Université Grenoble Alpes (…). [Le journal de gratitude] permet de retenir en mémoire ces événements positifs de manière à les rendre plus facilement accessibles au rappel, ce qui contribue à augmenter le sentiment de satisfaction par rapport à sa vie ».
QUELS OUTILS ?
- Des astuces pour se lancer et un modèle de journal à télécharger (association Nightline)
- Le “cahier engagé” Santé mentale du Crips (Centre régional d’information et de prévention du sida et pour la santé des jeunes) Ile-de-France, sorte de cahier de vacances avec 22 pages de jeux et d’exercices dont les réponses sont à la fin, avec un agenda pour noter chaque jour les choses positives de sa journée
Faire face au stress
Avec la cohérence cardiaque
La cohérence cardiaque est une technique qui consiste à respirer de manière régulière et volontaire. En général, on recommande d’inspirer pendant 5 secondes, puis d’expirer pendant 5 secondes, et cela pendant 5 minutes. Cet exercice se fait en étant assis confortablement, jambes décroisées et dos droit.
À la fin de la séquence, la fréquence des battements du cœur diminue. Cet état permet de mieux faire face au stress et de réguler ses émotions. Il est conseillé de pratiquer l’exercice trois fois par jour. On peut aussi le faire juste avant un rendez-vous stressant, si on doit passer un concours par exemple, ou prendre la parole en public. On peut se faire guider par une vidéo ou une appli pour respecter les temps de respiration.
Avec la relaxation et les exercices de respiration
La relaxation est une technique qui a pour but de produire un état de détente à la fois physique et mentale. Elle se pratique dans un endroit calme, téléphone éteint. Certaines méthodes consistent à porter notre attention sur les différentes parties de notre corps pour relâcher les muscles les uns après les autres : bras droit, bras gauche, épaules… D’autres reposent sur le contrôle de notre respiration. Enfin, une dernière méthode consiste à fermer les yeux et à imaginer que nous nous trouvons sur une plage, dans une forêt ou dans un autre endroit que nous considérons agréable.
QUELS OUTILS ?
- La vidéo sur 3 techniques de contrôle respiratoire, par la psychologue spécialisée en thérapie comportementale et cognitive Marion Martinelli (APHM)
- La vidéo de 7 mn pour apprendre la respiration au carré, par Nathalie Parola, docteur en psychologie (APHM)
- Les vidéos de séances de relaxation de 45 mn à 1 heure, comme « promenade relaxante en forêt », « la pluie et son pouvoir relaxant », « exercice de la plage », « balade céleste » ou « exercice de la rivière », par Nathalie Parola, psychologue (APHM)
- 3 exercices audio de respiration et de relaxation, par Frédéric Fanget, psychiatre et co-auteur du livre Le club des anxieux qui se soignent (éditions Les Arènes, 2023)
Avec la méditation
La méditation implique de laisser passer dans notre esprit les pensées, les émotions ou les sentiments, sans s’y arrêter. Son but est de développer un état d’observation détaché, dans lequel nous sommes conscients de notre environnement mais sans réfléchir ni analyser, comme le précisent les chercheurs dans la revue scientifique Journal de thérapie comportementale et cognitive.
L’attention se focalise sur le corps, sur la respiration ou sur les sensations présentes. Il s’agit ensuite d’observer les pensées, les émotions ou les sentiments qui nous traversent et de les accepter. La méditation produit à la fois une relaxation mentale et une relaxation des muscles.