Il arrive qu’un contenu déjà diffusé ou mis en ligne soit mis en cause, car considéré comme stigmatisant pour les personnes concernées par un trouble psychique. Les réactions et critiques peuvent venir de citoyens sensibilisés à cette question, de personnes elles-mêmes concernées ou d’associations qui les représentent.
Il est possible de réagir de manière constructive si un contenu est jugé problématique, comme de nombreux médias ou contributeurs du web l’ont déjà fait.
Voici quelques mesures prises couramment dans ce type de circonstances.
S’expliquer
On peut préciser la démarche de la rédaction ou du contributeur, clarifier les malentendus, admettre les erreurs s’il y en a eu, en utilisant par exemple la partie « commentaires » sous l’article ou la vidéo.
Si la fonction de médiatrice ou de médiateur existe dans son média, elle ou il pourra intervenir et, notamment, relayer le point de vue des auditeurs, spectateurs ou lecteurs.
C’est ce qu’a fait la médiatrice de Radio France, concernant l’émission de France Inter Le Masque et la Plume du 18 septembre 2023 où était abordé le trouble bipolaire du cinéaste Michel Gondry.
Compléter ou modifier le contenu
On peut intégrer au contenu un nouveau point de vue ou de nouvelles informations, changer une formulation ou une photo si les arguments avancés dans les réactions apparaissent légitimes. Il arrive que ce ne soit pas possible pour des raisons techniques, par exemple quand on ne peut pas tourner de nouvelles images.
En 2017, ce choix avait été celui de la production de Fort-Boyard, le jeu télévisé de France 2, qui avait notamment changé le nom de son épreuve “l’asile” pour la rebaptiser “la cellule capitonnée”.
Proposer un nouveau contenu
Cette mesure peut être retenue quand la critique est fondée et qu’il n’est pas possible ou souhaitable d’intervenir sur le contenu problématique. On peut produire un nouveau contenu et y donner la parole à des interlocuteurs variés, par exemple des personnes concernées, des représentants d’associations ou des acteurs de la santé mentale. En montrant une diversité de points de vue, on contribue à un traitement globalement équilibré sur le sujet.
Ce choix a été celui de l’influenceur en condition physique Thibaud Delapart, alias Tibo in shape, en 2022. Dans une vidéo TikTok destinée à “motiver les gens à faire du sport”, il déclarait : “Réveille toi putain de merde ! Rien à foutre de ta dépression !” Deux jours plus tard, il postait une nouvelle vidéo dans laquelle il interrogeait la psychologue Delphine Py : “Première question : est ce que la dépression c’est une vraie maladie ?”
Le Conseil de déontologie journalistique et de médiation est une instance de médiation entre journalistes, médias, agences de presse et public. Les journalistes peuvent y trouver un lieu où échanger sur le respect de la déontologie dans la couverture des troubles psychiques.
Publier ou diffuser un “droit de réponse”
Attention, cette mesure n’est pas adaptée pour un contenu stigmatisant un groupe de personnes. Seul un individu nommé ou désigné par un organe de presse (écrite, audio ou télé) dans un article ou une émission peut demander à répondre dans ce même organe de presse, si des propos sont susceptibles de porter atteinte à son honneur ou à sa réputation.
Dans le cas où sa demande est conforme à des règles précises sur le fond et sur la forme, la personne exerce son droit de réponse tel que prévu par la loi. Ce droit prend la forme d’un message rédigé par elle-même et publié dans l’organe de presse concerné.