Que peut l'école pour la santé mentale des élèves ?

Publié le 11/09/2023
Avec la rentrée, des mesures sont annoncées en réponse au mal-être des jeunes. Des chercheurs avancent d'autres pistes.

[VU SUR LE WEB] Des mesures destinées à préserver la santé mentale des élèves ont été annoncées par le gouvernement à la rentrée des classes, le 4 septembre. Le même jour, le journaliste Hugo Travers interrogeait en direct sur sa chaîne YouTube le président de la République Emmanuel Macron. Et pour commencer, l’interpellait sur le mal-être des jeunes.

Ainsi, l’actualité a lié, pour la première fois de façon aussi nette, les sujets de l’école et de la santé mentale. Et apporté certaines réponses à une préoccupation devenue majeure : comment l’école et le personnel éducatif peuvent-ils agir pour favoriser le mieux-être des élèves ?

Parmi les nouvelles mesures, les médias ont souligné que le numéro de prévention du suicide, le 3114, doit être inscrit dans les carnets de correspondance. Par ailleurs, les Conseillers principaux d’éducation (CPE) suivront durant cette année scolaire un programme de formation à la santé mentale, avec l’objectif de “détecter les états de fragilité des élèves”.

Le programme de prévention du harcèlement pHARre, déjà présent dans une majorité des écoles et des collèges, sera mis en place cette année dans des lycées. Tandis qu’un décret paru le 17 août prévoit qu’un élève harceleur peut désormais être changé d’établissement – jusqu’ici, c’était généralement l’élève harcelé qui s’y trouvait contraint. 

  • Lire l’article sur TF1
  • Parcourir les changements de la rentrée 2023 sur le site gouvernemental Vie-publique.fr
  • En savoir plus à propos du décret sur France Bleu
  • Ecouter les réponses d’Emmanuel Macron sur Hugo décrypte (pour les passages sur la santé mentale ou le harcèlement, voir la description sous la vidéo) 

Mathilde, Antonin et Manon : ils sont trois jeunes à témoigner de la pression scolaire, de leur éco-anxiété et de la manière dont ils affrontent leur peur de l’avenir, pour Ca commence aujourd’hui, l’émission en plateau de France 2. 

  • Regarder l’émission du 1er septembre sur France TV (accès gratuit après création d’un compte)

Plusieurs médias se penchent sur les pistes qui permettraient à l’école d’agir davantage pour la santé mentale. Ainsi, six chercheurs universitaires convoquent des figures historiques de la pédagogie, citant par exemple des travaux sur les moyens d’instaurer en classe un “environnement sécurisant et prévisible“. Ils s’inscrivent dans la lignée du rapport controversé du Haut conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HFCEA).

De son côté, Nicolas Duval-Valachs, chercheur en sociologie à l’université Lyon 2, se demande “comment aider les élèves à régler leurs conflits“. Il détaille notamment le principe des conseils d’élèves, auquel il a consacré sa thèse, et souligne l’utilité de la communication non violente (CNV).

La sociologue Sidonie Vacher, elle, a mené une étude par questionnaire dans des collèges et constate une “inégalité de prise en charge du mal-être adolescent”. Ses résultats montrent que la souffrance est mal repérée chez les élèves ayant de bons résultats, car ils ou elles attirent peu l’attention. A l’inverse, des élèves en décrochage sont considérés, à tort, comme en souffrance psychique. 

  • Lire son article du 6 septembre sur le média en ligne AOC (accès gratuit pour 1 article, à condition de donner son adresse mail)

En cas de phobie scolaire, ce sont plutôt les parents qui trouvent les solutions. Virginie Landemaine, mère d’une jeune fille de 14 ans qui ne va plus à l’école depuis deux ans, vient de publier un livre sur son expérience. Elle insiste sur l’importance de l’entraide entre familles concernées et l’accompagnement psychologique de l’adolescent. 

CREDITS DE CETTE REVUE DE PRESSE

Veille de l’actualité en santé mentale : équipe Psycom
Choix du sujet en comité éditorial : Estelle Saget, Alexandra Christine, Fanny Marello, Léa Sonnet, Aude Caria (Psycom)
Rédaction : Estelle Saget (Psycom)