[VU SUR LE WEB] Une enquête rendue publique le 18 mai montre une hausse du mal-être chez les étudiants et étudiantes en sciences infirmières. 61,4% des personnes ayant répondu cette année à un questionnaire en ligne de la Fédération Nationale des Étudiant·e·s en Sciences Infirmières (Fnesi) ont déclaré que leur santé mentale s’était dégradée depuis le début de leur formation. Le chiffre était de 52.5% en 2017.
La proportion d’étudiants et étudiantes en sciences infirmières consommant des médicaments du type anxiolytiques, antidépresseurs ou hypnotiques est de 34% aujourd’hui, contre 27,3 % en 2017. Le questionnaire a été rempli par 15 652 étudiants et étudiantes entre le 2 mars et le 16 avril, sachant qu’environ 100 000 personnes sont actuellement en formation dans les Instituts de formation en soins infirmiers (ifsi).
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En cause dans la hausse du mal-être : le Covid, mais pas seulement. “La situation sanitaire a un impact sur les résultats actuels, écrit l’organisation représentative des futurs infirmiers et infirmières. Cependant, la crise sanitaire n’a fait que mettre en lumière des problématiques identifiées depuis plusieurs années”. Parmi celles-ci, le harcèlement et la maltraitance lors du stage.
Ainsi, Lucie témoigne pour la chaîne RMC. “J’idéalisais beaucoup le métier, je suis allée dans un Ehpad [maison de retraite] pour mon premier stage, je suis tombée de haut“, raconte cette étudiante en deuxième année à Brest.
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L’enquête de la Fnesi pointe à la fois le harcèlement, les discriminations, les violences sexistes et sexuelles. Celles-ci viennent en majorité d’autres soignants – et pour le reste, des patients. Le magazine en ligne Madmoizelle rappelle qu’en 2020, 87% des élèves infirmiers étaient des femmes, selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques.
Face à ces difficultés, la Fnesi apporte des pistes pour améliorer la situation. L’organisation propose notamment un investissement dans les services de santé universitaires et la possibilité pour les étudiants infirmiers de consultations gratuites avec un psychologue. Elle demande également la création d’une plateforme nationale d’évaluation des lieux de stage.