“Et si on imaginait que nos enfants étaient plus forts que nous ?” propose un spot lancé le 2 novembre à la télévision et sur internet. Dans cette fiction, un homme découvre que son fils a dessiné sur les murs. Très en colère, le père se met à sa recherche. Surprise ! Il découvre dans le salon non pas un petit garçon mais un adulte barbu qui le toise d’un regard assuré. Constatant que le rapport de force lui est moins favorable que prévu, le père baisse le ton et choisit ses mots avec soin pour inviter son fils au dialogue.
Diffusée jusqu’à fin décembre, la campagne est portée par l’association Stop VEO (pour violence éducative ordinaire) et la Fondation pour l’enfance. Elle vise à sensibiliser les parents aux violences éducatives ordinaires, ces paroles et gestes brutaux comme les menaces, les humiliations ou les gifles.
En effet, on minimise encore trop souvent leur impact sur la santé mentale. La violence faite aux enfants peut entraîner des troubles comme l’anxiété, la dépression ou l’agressivité, selon Santé publique France. Or “le droit au bien-être” n’est pas réservé aux adultes, comme vient de le rappeler la Défenseure des droits en choisissant ce titre pour son rapport annuel consacré aux droits de l’enfant.
Le spot s’inscrit dans le cadre d’un changement des comportements voulu par la loi adoptée en 2019. “L’autorité parentale s’exerce sans violences physiques ou psychologiques”, précise le Code civil.
- Lire l’article décrivant la campagne sur le Huffington post
- Découvrir comment déconstruire les idées reçues sur la violence éducative ordinaire dans le dossier de presse mis en ligne par Stop VEO
- Trouver vers qui nous tourner si notre enfant nous met en difficulté sur le site Les 1000 premiers jours créé par Santé publique France.
En jouant sur l’effet de surprise, le spot vise également à encourager les parents à chercher des alternatives aux violences éducatives ordinaires. Indépendamment de cette campagne, ils peuvent les trouver dans les principes de “l’éducation positive”, un mouvement invitant à la bienveillance qui s’est peu à peu imposé au cours des vingt dernières années. Toutefois, l’injonction à être de “bons” parents peut devenir à son tour néfaste et menacer, cette fois, leur propre santé mentale.
- Pour garder un regard critique sur les dogmes dans l’éducation et s’autoriser à faire ses propres choix, écouter le podcast “Education positive ? Vraiment ?” mis en ligne en février sur Meta de choc.
Cependant, la santé mentale des enfants dépend de bien d’autres facteurs que l’attitude des parents. Rendu public le 16 novembre, le rapport annuel de la Défenseure des droits consacré aux enfants appelle la société toute entière, Etat compris, à se mobiliser pour respecter leur “droit au bien-être”. Claire Hédon demande ainsi au gouvernement de “considérer la santé mentale des enfants comme une priorité des politiques publiques”.
- Lire l’article du Figaro sur le manque de moyens en pédopsychiatrie pointé par la Défenseure des droits
- Découvrir les 29 recommandations aux pouvoirs publics de son rapport 2021.