[VU SUR LE WEB] La Défenseure des droits a appelé la Première ministre, Elisabeth Borne, à mettre en place un plan d’urgence pour la santé mentale des jeunes, mise à mal depuis la crise sanitaire. Dans son communiqué du 1er juin, Claire Hédon demande à “connaître les suites données” aux 29 recommandations figurant dans son rapport sur le droit des enfants au bien-être, rendu public en novembre 2021.
Elle dénonce le “défaut de prise en charge des troubles de santé mentale et les manquements aux droits qui en découlent” pour les adolescentes et les adolescents.
Invitée le 3 juin à Télématin, l’émission d’actualité de France 2, Claire Hédon a décrit deux des situations dont elle a été saisie. La première est celle d’un jeune homme qui a fait une tentative de suicide. Faute de lit disponible à l’hôpital, il est rentré chez lui, où il a fait une seconde tentative de suicide. La deuxième concerne une adolescente hospitalisée en secteur adulte et non en pédopsychiatrie, par manque de place. C’est dans ces circonstances qu’elle a été violée.
- Regarder l’entretien de Claire Hédon avec la journaliste Maya Lauqué sur France Tv
Les moyens actuels ne permettent pas de faire face aux besoins. Depuis quelques mois, les délais pour obtenir un rendez-vous avec un psychiatre ou dans un Centre médico-psychologique se sont nettement allongés.
- Lire l’article rédigé avec l’Agence France presse sur Le Monde
L’appel de la Défenseure des droits intervient alors que de nouveaux chiffres attestent du mal-être des jeunes. Selon le dernier point mensuel de Santé publique France, portant sur la semaine du 23 au 29 mai, les passages aux urgences pour geste suicidaire, idées suicidaires et troubles de l’humeur chez les 11-17 ans se maintenaient « à un niveau élevé ».
La France n’est pas le seul pays confronté à un tel défi. L’équipe du journal télévisé d’Arte s’est rendue en Allemagne, où les consultations psychologiques sont prises en charge par la sécurité sociale. Après une hospitalisation pour anorexie, Isabelle rencontre de grandes difficultés pour trouver un thérapeute à Berlin, où elle vit. “Je ne voulais pas m’éterniser à l’hôpital, j’ai écrit à plus d’une vingtaine de thérapeutes, témoigne la jeune fille, filmée de dos. “Les uns ne prenaient pas de nouveaux patients, les autres me disaient : je peux t’inscrire sur une liste d’attente, mais elle est déjà très longue”.
- Regarder le reportage (3 minutes) diffusé le 6 juin sur Arte