L’opération d’origine britannique Dry january (janvier sec, en traduction littérale) se déroule en France jusqu’au 31 du mois, pour la troisième année consécutive. Tout le monde est invité à relever le “Défi de janvier” – son nom français – et ne pas boire d’alcool durant le premier mois de l’année. En dépit des moyens limités du collectif organisateur (des associations, des mutuelles et des villes), ce rendez-vous destiné à prévenir l’addiction à l’alcool s’installe en France.
Dans un objectif d’efficacité, la campagne insiste sur les bénéfices à “faire une pause dans sa consommation d’alcool”, au lieu de pointer les risques à consommer. Par exemple : “dormez mieux”, ou “économisez de l’argent”.
- Sur le bien-fondé de l’opération, lire l’entretien avec l’addictologue Laurent Karila et le psychiatre Jean-Victor Blanc sur L’Express.
On ne sait pas, à ce jour, à quel point le Défi de janvier est suivi par les Françaises et les Français. Seule indication : un sondage réalisé l’an dernier par la société de sondage Yougov, dans lequel 23% des personnes interrogées affirmaient participer. Mais on connaît, au moins, les motivations des participants qui, cette année, prennent la parole dans les médias.
- Lire les propos de Karine, Fred ou Stéphane qui ont contacté France Inter pour témoigner.
Une étude scientifique menée à la suite de la première édition permet de cerner les freins à rejoindre le Défi. Un groupe de non participants avait été interrogé. Pour eux, « la cible de l’opération est en priorité constituée des personnes dépendantes ou des jeunes consommateurs qui ne maîtriseraient pas leur consommation », indiquent les auteurs. « Ils ne se sentent donc pas concernés », ajoutent les chercheurs, alors même qu’une consommation modérée mais régulière comporte aussi un risque pour la santé.
Le Défi de janvier ne bénéficie pas d’un soutien de l’Etat, contrairement à l’opération Mois sans tabac, qui se tient en novembre. Les associations du collectif pointent à ce sujet le rôle des lobbies de l’alcool.
- Lire les déclarations à l’Agence France presse (AFP) d’une représentante du collectif sur Les Echos start
- Consulter la lettre ouverte de la Fédération gardoise des vins IGP sur France Bleu Nîmes
- Mieux comprendre les enjeux économiques en écoutant l’émission “Le Dry January face aux lobbies”sur France Culture
L’opération se tient dans un contexte plus général de prises de parole autour de cette addiction. Le rappeur Orelsan a témoigné sur le sujet en novembre 2021, avec la sortie de son nouvel album. “J’ai eu des périodes où je buvais un peu tous les jours, a confié OrelSan à RTL. Mais pas en mode alcoolique même si c’est complètement être alcoolique. L’alcool mondain on va dire. Mais c’est une addiction. C’est dur et ça a des répercussions sur les accidents de voiture, sur nos humeurs, nos relations de couple. On a le droit de boire. Je suis pas en train de juger, mais on minimise un petit peu le délire”.