Le réseau social Instagram est une nouvelle fois mis en cause pour l’impact négatif qu’il aurait sur la santé mentale des adolescents en général, et des adolescentes en particulier.
Le débat a été relancé par les révélations de Frances Haugen, ancienne salariée de Facebook, la maison mère d’Instagram. S’appuyant sur des documents internes transmis par cette lanceuse d’alerte, le quotidien américain The Wall Street Journal a en effet montré le 14 septembre que depuis trois ans, l’entreprise effectuait des recherches pour déterminer les effets d’Instagram sur les ados. Et titré : “Facebook sait qu’Instagram est toxique pour les adolescentes” (Facebook knows Instagram is toxic for teen girls, company documents show).
Instagram se distingue des autres réseaux sociaux par la place centrale accordée à l’image : la photo, historiquement, et par la suite la vidéo. L’appli Instagram installée sur les mobiles encourage le recours aux filtres pour modifier la tonalité des clichés. D’autres applis permettent de retoucher les photos avant de les partager. Ainsi, les contenus sur Instagram donnent une image particulièrement idéalisée du corps de ses utilisateurs, ainsi que de leur existence.
Plusieurs études menées dans différents pays établissent un lien entre la fréquentation d’Instagram par les jeunes et un mal être lié à des complexes sur leur physique ou encore des troubles des conduites alimentaires. L’entreprise le conteste.
- Pour juger si les documents internes à Facebook apportent du nouveau, lire l’article publié le 19 octobre sur France info.
- Pour comprendre ce qui se joue pour les ados exposés à des corps parfaits, lire l’entretien avec Caroline Rouen-Mallet, chercheuse à l’université de Rouen, mis en ligne le 6 octobre sur TV5 Monde.
- Pour savoir ce que disent les études, lire l’article publié le 26 septembre par une professeure américaine de psychologie sur le média en ligne The Conversation France.
Par ailleurs, les réseaux sociaux comme Instagram peuvent aussi avoir des effets positifs. Ils constituent notamment des espaces où les personnes concernées par un trouble alimentaire partagent leurs expériences et trouvent du réconfort. Instagram est aussi le lieu d’expression privilégié du mouvement “body positive” appelant à dédramatiser la pilosité, l’acné, la forme du corps, la taille ou encore les cicatrices.
Voici quelques pistes avancées pour limiter leurs effets négatifs chez les ados :
- Continuer à mettre la pression sur Facebook pour que l’entreprise change ses pratiques, comme le suggère la chroniqueuse du Monde Guillemette Faure
- Encourager les parents à discuter avec leurs enfants, à partir des conseils réunis par une équipe de chercheurs australiens sur The Conversation France
- Suivre sur Instagram les comptes prônant l’acceptation de son corps et les influenceuses qui se montrent au naturel, un phénomène décrypté par Le Figaro Madame
- Découvrir quelles précautions prendre pour nous-mêmes et comment exercer notre esprit critique en consultant la page Psycom sur la santé mentale et le numérique.