[VU SUR LE WEB] En cas de handicap psychique, certaines tâches du quotidien peuvent se révéler difficiles à réaliser seul. Il peut s’agir de prendre le bus pour rendre visite à un ou une amie, aller faire les courses, se rendre chez le médecin, effectuer des démarches administratives. Le droit à être accompagné dans ces situations, pour pouvoir mener sa vie comme on le souhaite, vient d’être reconnu.
Un décret paru le 20 avril élargit en effet l’accès à la prestation de compensation du handicap (PCH) pour les personnes atteintes d’un handicap psychique, cognitif ou mental ou de troubles du neurodéveloppement. Le texte ouvre la possibilité d’obtenir un financement pour l’intervention d’une personne venant en “soutien à l’autonomie” jusqu’à 3 heures par jour. Cette aide pourra être versée aux personnes concernées, par les départements, à partir du 1er janvier 2023.
Ce nouvel accompagnement concerne “les personnes présentant notamment une ou plusieurs altérations des fonctions mentales, cognitives ou psychiques“, précise le décret. Il s’agit d’altérations susceptibles de générer des difficultés pour “organiser, entamer, exécuter et gérer le temps des activités (…) dans les actes nécessaires pour vivre dans un logement, pour se déplacer en dehors de ce logement, y compris pour prendre les transports, et participer à la vie en société”. Ou encore pour “interagir avec autrui”, “prendre soin de sa santé”, “mettre en œuvre les habiletés de la vie quotidienne”. L’objectif est de mieux prendre en compte ces particularités.
- Lire l’article du Figaro, avec l’Agence France Presse
- Lire l’analyse du média spécialisé handicap.fr
- Lire l’article dans la rubrique dédiée aux politiques publiques sur le site de la Banque des territoires (Caisse des dépôts)
Jusqu’ici, pour bénéficier de la PCH, il fallait que la personne soit dans l’incapacité de se laver seule, de s’habiller, d’aller aux toilettes, de manger ou de se déplacer dans son logement. « Aucune personne avec un trouble psychiatrique n’arrivait à y avoir accès car la PCH n’était accessible que sur critères physiques, pour les personnes ayant du mal à se nourrir ou à se déplacer par exemple », indique Marie-Jeanne Richard, présidente de l’Unafam (Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques) au quotidien La Croix. Pour elle, l’accès à la PCH permet aux personnes « d’avoir leur propre logement, d’y rester et d’y vivre dignement ».
Les nouvelles règles peuvent paraître complexes dans leur application. Pour déterminer le temps d’intervention nécessaire pour chaque personne, par exemple, il sera tenu compte de la “difficulté à établir un lien de confiance, la fatigabilité, les troubles anxieux, phobiques, mnésiques ou de l’estime de soi, la désinhibition, difficultés de concentration et à fixer son attention, difficulté à se motiver, l’auto stigmatisation, la vulnérabilité émotionnelle ou l’extrême sensibilité émotionnelle, les troubles psycho-traumatiques”, indique le décret.
- Pour des éclaircissements, lire le post de blog de Jean Vinçot, président de l’association Asperansa (dédiée à l’autisme et au syndrome d’Asperger)