L’éco-anxiété, sentiment de détresse en lien avec le dérèglement du climat, s’impose comme un enjeu de santé mentale important, en France et ailleurs. Durant la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques de Glasgow (Royaume-Uni), ou COP 26, qui s’est terminée le 12 novembre, des médias ou des institutions ont donné la parole à des citoyennes, des citoyens, des thérapeutes et des psychiatres qui réfléchissent aux moyens d’y faire face.
Voilà plusieurs années que la communauté internationale des médecins et chercheurs débat pour savoir si l’éco-anxiété doit être rangée parmi les troubles psychiques. Autrement dit, si cette réaction devrait être considérée comme adaptée, ou pathologique. En France, ce sujet revient régulièrement à la une des médias depuis l’été 2019, marqué par deux vagues de chaleur exceptionnelles. Mais trouble ou pas trouble, la réalité des angoisses suscitées par les atteintes à l’environnement ne fait plus de doute aujourd’hui.
L’une des stratégies proposées consiste à nous protéger des informations provoquant des émotions négatives telles que la peur ou la culpabilité. Nous pouvons par exemple limiter le temps passé à regarder des vidéos traitant des menaces sur la biodiversité. Couper le son si une campagne diffusée par une ONG de défense de l’environnement provoque chez nous de la détresse. Choisir un nombre réduit de sources à consulter et nous tenir à cette liste. Il ne s’agit pas de se cacher la réalité, mais de doser notre exposition.
Une autre stratégie consiste à agir pour l’écologie en changeant nos propres comportements, par exemple en triant nos déchets. Cette attitude a des effets concrets sur l’environnement et permet de lutter, aussi, contre le sentiment d’impuissance qui génère de l’angoisse.
- Pour mesurer le bien-être procuré par un petit geste comme éteindre les lumières, écouter l’émission Le téléphone sonne consacrée à “L’éco-anxiété, le mal du XXIe siècle ?” diffusée cet été sur France Inter.
Contre le sentiment d’impuissance, toujours, une autre stratégie consiste à s’impliquer dans une action collective. Nous nous donnons ainsi un pouvoir plus important sur la situation et, grâce aux liens créés, nous renforçons notre sentiment d’appartenance à une communauté – deux facteurs favorables à la santé mentale. Toutefois des militants alertent sur le risque de burn-out et donc, la nécessité de poser des limites.
- Pour savoir ce que l’engagement apporte à certains, lire les témoignages de Lila-Brune, Pablo et Claire dans l’article de France 3 Grand Est sur France TV Info.
- Ecouter l’émission “Les émotions du dérèglement climatique” sur RFI, avec les conseils du psychiatre Antoine Pelissolo et de l’interne en psychiatrie Célie Massini.
Une dernière stratégie consiste à prendre au sérieux notre éco-anxiété. Nous pouvons, déjà, parler de nos angoisses avec des personnes de notre entourage qui pourraient les comprendre. Nous pouvons, aussi, consulter un professionnel de la santé mentale, par exemple un psychothérapeute ou un psychiatre. Il ne s’agit pas de s’accommoder de l’anxiété, dès lors que ses conséquences sont importantes dans notre quotidien.
- Parce que rire ensemble de ce qui nous inquiète est bénéfique, on peut partager sur Internet des “mèmes” sur le climat. On trouve plusieurs de ces images humoristiques dans l’article “Ce que les réseaux sociaux nous disent de l’éco-anxiété” publié sur The Conversation France.