[VU SUR LE WEB] L’efficacité de certains médicaments antidépresseurs est remise en cause par une publication scientifique, en date du 20 juillet. Des psychiatres britanniques y montrent que le lien n’est pas établi entre un déficit en sérotonine, une des substances qui participent à la transmission des informations dans le cerveau, et l’apparition d’une dépression. Durant le mois d’août, l’idée que ce trouble ne serait pas lié à un “déséquilibre chimique” du cerveau a suscité le débat.
L’article, paru en libre accès dans la revue Molecular Psychiatry, repose sur l’analyse de 17 études déjà publiées sur le sujet. “La majorité des antidépresseurs actuels ont été développés pour agir sur le taux de sérotonine”, rappelle l’Agence France Presse (AFP). D’où l’attention portée aux conclusions de cette méta-analyse.
- Lire l’article de l’AFP paru le 11 août sur Le Point
- Lire l’entretien avec l’une des auteures de la méta-analyse, mis en ligne le 22 juillet sur Atlantico
La publication scientifique a suscité des réactions du côté des patients. Le collectif militant d’usagers et ex-usagers de la psychiatrie, “Collectif arrêt traitements forcés”, estime sur son blog que « le mensonge du déséquilibre de la sérotonine est exposé ». « Si vous êtes déprimé, il y a une cause à cela, écrit le Collectif. Elle peut être psychosociale, ou bien médicale ».
La méta-analyse a fait l’objet de critiques de la part de plusieurs psychiatres. Certaines portent sur sa méthodologie ; d’autres sur la remise en cause du rôle des médicaments dans le traitement de la dépression. « Avons-nous tous cru à un mythe sur la dépression ? » interroge la journaliste de BBC Afrique Rachel Shraer. Dans son article, elle suggère de faire la distinction entre la question du mécanisme à l’œuvre dans la dépression, et celle de l’efficacité des antidépresseurs.
D’ailleurs, au même moment – et sans lien avec la publication des chercheurs britanniques – la chanteuse belge Selah Sue a témoigné via son compte Facebook sur la nécessité, pour elle, de prendre des antidépresseurs au long cours. Elle raconte avoir essayé à plusieurs reprises d’arrêter le traitement. La jeune femme ne précise pas le type d’antidépresseurs qui lui ont été prescrits.