[VU SUR LE WEB] Les témoignages de personnes concernées par la boulimie et l’hyperphagie se multiplient sur internet, signe que ces troubles des conduites alimentaires (TCA) sont moins tabous qu’auparavant. A 23 ans, Manon, ballerine professionnelle, explique face à la caméra comment elle s’est rétablie d’une boulimie dans l’édition du 2 mai du quotidien 20 Minutes. L’influenceuse Crazy Sally, 25 ans, confie dans une vidéo postée le 28 avril sur sa chaîne YouTube avoir connu la boulimie et avoir “réussi à s’en sortir”.
- Voir le témoignage de Manon sur 20 Minutes (en accès gratuit, après création d’un compte)
- et celui de Crazy Sally sur YouTube
L’anorexie est sans doute le TCA le plus connu. La boulimie et l’hyperphagie sont pourtant plus fréquents. La boulimie correspond à une envie de manger beaucoup et vite, la crise étant suivie de comportements destinés à éviter de grossir, comme se faire vomir ou pratiquer un sport de manière intensive. On parle d’hyperphagie quand les crises se produisent seules, sans les comportements compensatoires. Citant des statistiques britanniques, la journaliste Joséphine de Rubercy indique dans son article consacré à l’hyperphagie que ce trouble concernerait 22% des cas de TCA, contre 19% pour la boulimie et 8% pour l’anorexie.
Que faire pour prévenir l’hyperphagie ? La mère de Daria, 8 ans, a interrogé la rédaction de Slate : «Ma fille se lève la nuit pour manger en cachette, comment l’aider ? » La psychologue spécialiste des TCA Isabelle Siac répond, suggérant par exemple à cette mère d’inviter l’enfant à lui parler de ses angoisses.
- Ecouter cet épisode du podcast Salut la daronnie, mis en ligne le 8 mai sur Slate
Des initiatives visant à prévenir les TCA voient le jour en France. Ainsi, le programme éducatif Like you (“Apprécie-toi”, en français) abordera avec les jeunes de 13 à 17 ans les enjeux autour du poids et favorisera une image corporelle positive. Ce projet a été lancé par les Instances régionales d’éducation et de promotion de la santé (IREPS, associations assurant une mission de service public) Pays-de-la-Loire et Nouvelle-Aquitaine, avec le soutien des Agences régionales de santé des mêmes territoires. Des animateurs et animatrices seront bientôt formés à cette adaptation d’un programme d’origine québécoise.
Les réseaux sociaux sont fréquemment dénoncés pour le rôle qu’ils joueraient dans la survenue de TCA ainsi que de dysmorphophobies (se traduisant par une préoccupation pour un défaut imaginaire ou exagéré de l’apparence physique). C’est la question abordée dans la nouvelle campagne de la marque de produits de beauté Dove (groupe Unilever). Le spot, qui vient d’être dévoilé, a été conçu en collaboration avec l’ONG Mental health Europe (MHE), basée à Bruxelles (Belgique), représentant des usagers et des professionnels de la santé mentale.
MHE a lancé le 8 mai une pétition pour demander que la santé mentale des enfants en Europe soit protégée plus vite et plus efficacement par une régulation des réseaux sociaux. En effet, la directive européenne Digital services act, adoptée en 2022, doit être transposée dans chaque pays d’ici février 2024. La pétition vise à anticiper ce calendrier.
- Regarder la campagne Dove (sous-titrée en français) mise en ligne le 5 mai sur le site La Reclame
- Voir la pétition (en anglais) lancée pour une régulation anticipée des réseaux sociaux sur le site de Mental health Europe
De l’autre côté de l’Atlantique, aux États-Unis, les réseaux sociaux font face à “un tsunami de procès” en lien avec les troubles psychiques – dont les TCA, selon la journaliste Peggy Baron.
- Lire l’article publié le 5 mai sur le site d’information L’ADN